Nubia, quelques minutes à peine avant le début de la bataille. Au fond de l’égout où les forces de l’Empire sith ont établi leur poste avancé. Là au milieu des hommes en arme, l’Arkanien se tient assis, méditant, s’extrayant par l’esprit de l’odeur nauséabonde qui régnait en ce lieu, sans prêter la moindre attention aux mouvements des guerriers tout autour de lui, stressés la main sur leurs sabres laser, anxieux dans l’attente du début de la bataille. Depuis la veille les guerriers Sith se sont installés, enfoncé, dans ces antiques galeries, construites d’un temps où les architectes de Nubia rêvaient d’une cité de pierre bâtie, bien avant que le développement urbain n’explose et que les galeries ouvragées ne soient remplacés par d’épais tuyaux d’acier que seuls des droïdes peuvent visiter... Avant que tout le monde n’oublie les quelques quatre milles kilomètres de galeries chargées d’excréments et d’eaux usées pour l’image de la modernité. Un oubli qui aujourd’hui faisait les affaires des sith. Nul ne semblait plus penser que la villa Sebur était reliée à l’antique réseau dont les ramifications s’étendaient dans toute la vielle ville. Patient, les yeux fixés, l’Arkanien lui contemple ce qui lui fait face, ce courant noirâtre transportant à grand flot les déchets organiques de la tentaculaire Nubia City. Dans ce décor artificiel, couvert de mousses, de couleur oscillant entre le blanc et le brun, qui semblaient proliférer dans l’atmosphère chaude et humide de la galerie, Zweig observait ce que l’on pouvait qualifier de faune locale s’entredéchirer. Une sorte de serpent long de plus de deux coudées, aux écailles brunes, presque noires et aux yeux jaune orangés venait de saisir à la gorge un misérable rongeur qui se débattait, malgré sa carotide perforée, de toute la force de ses six pattes. Le reptile pour sa part lutter pour maintenir immobile sa proie, craignant sans aucun doute de la voir basculer dans le courant et lui échapper. Le combat dura un instant puis la créature s’immobilisa, laissant le champ libre à son prédateur qui s’apprêter à le dévorer après une lutte inégale... Quand bien même elle fut âpre. Sans doute était ce à cela que s’attendaient bon nombre des guerriers sith aux cotés desquels, Zweig Carnil se tenait. Ils se préparaient à surgir des tréfonds de Nubia, se préparant à saisir les Jal Shey à la gorge et les abattre dans une lutte inégale. Quelle bande d’imbéciles. Si seulement ils savaient ... Si leurs yeux avaient été ouverts comme ceux de l’Arkanien. L’acolyte de la sith leva les yeux vers le plafond lui aussi couvert de mousse. Un secousse le fit vibrer des premiers échos d’une bataille inéluctable.

C’est quatre jours auparavant que le sith avait été appelé sur Ziost sur l’ordre de son maître, le tout puissant porte parole de l’Empire Sith, dirigeant en second du haut conseil Sith, Dark Tellur. Visiblement le seigneur noir n’avait pas oublié le talent dont Zweig savait faire peur lorsqu’il était question de soutirer des aveux à des esprits... Récalcitrants. Un savoir faire que le Sith avait su exercer avec brio lorsqu’il avait fait parlé, il y a quelques mois de cela le maître Jedi Denkar Rank’sar. Mais aujourd’hui, les choses étaient différentes, et le maître noir ne l’avait pas caché un seul instant à son fidèle serviteur lorsqu’ils s’étaient tous deux entretenus à ce sujet. Ce n’était point à cause des échecs de ceux qui l’avaient précédé que le jeune Arkanien avait été appelé, mais bien à cause de leurs réussites. Dans les deux dernières semaines, l’Empire avait capturé, vivants, pas moins de sept Jal Shey, des prises qui avaient été réalisées aux quatre coins de la galaxie. Une performance qui bien qu’elle soit admirable n’avait toutefois rien d’exceptionnelle en soit. Mais ce qui l’était en revanche était les différents éléments qui avaient pu être rassemblés dans les derniers jours sur ces personnages...

Aussi étrange que cela ait pu paraître pour un ordre errant comme les Jal Shey, dont les membres n’avaient pour un bon nombre pas la moindre attache, pas le moindre lien avec la vie de tous les jours de la galaxie, chacun des individus capturés disposait d’une fiche établie en bonne et due forme par les services de la République. Chacun de ces documents, obtenus en infiltrant les banques de données informatiques de la République, s’était révélé d’une exactitude absolue en rapport avec les identités que les prisonniers avaient révélé comme étant les leurs lorsqu’ils avaient été soumis à la question. Un fait qui lui aussi pouvait ne rien avoir de si exceptionnel car bien que l’ordre n’ait pas de lien avec les autorités de la République et qu’il soit connu pour ses secrets, les Jal Shey avaient sans nul doute été identifiés par les services secrets de la République comme étant une menace potentielle... Ou tout du moins des individus sur lesquels il était préférable d’accumuler une certaine documentation... Cela n’aurait ainsi pu être qu’un hasard, forcé par le zèle de quelques officiers du sénat. Une autre incongruité reposait sur le fait que ces Jal Shey aient parlé sous la torture. Car tous, ou tout du moins six des prisonniers avaient fini par plier et livrer des informations. Des informations qui lorsqu’on éludait les faits sans importance pour ne retenir que leur information clé, s’étaient révélées être, à peu de choses près, d’une similarité troublante sur les faits... Une réunion capitale sur l’avenir de l’Ordre Jal Shey allait se tenir sur Nubia, et la majorité des membres de leur ordre seraient présents sur place... L’occasion semblait idéale pour les sith de frapper leurs ennemis par surprise. Le moment de fondre sur eux comme une horde terrible d’assassins et briser leur ordre. Mais une question demeurait, quand bien même ils eussent était soumis à la torture, comment un Jal Shey, membres d’une fraternité comme la leur, avaient ils pu trahir leur ordre. Que un d’entre eux ait pu céder était en soit étonnant, mais que six sur sept aient eu cette faiblesse, que tous craquent sur les mêmes faits, que tous semblent être fichés comme pour vouloir confirmer leur identité à un Empire incrédule et que ces six âmes faibles soient tombés dans les griffes de l’Empire dans la mêmes période... Cela donnait de quoi douter sur la véracité de ces faits.

L’Empire avait néanmoins précipité dans le plus grand secret ses propres espions sur place, qui a la grande surprise du haut conseil avaient confirmé que des préparatifs étaient en cours sur le lieu de la villa Sebur pour la tenue d’une réunion de grand importance... Après quelques instants de doute, l’Empire s’était mis à rassembler secrètement des troupes, trop de temps avait déjà était perdu... Et cette chance, confirmée, ne pouvait être laissée de coté par l’Ordre. Néanmoins les membres du haut conseil n’avaient pu se décider à laisser les choses se dérouler ainsi sans en savoir plus sur cette réunion si opportune dont ils venaient d’apprendre la tenue et qui nourrissait tant de suspicions... Malgré ce que pouvaient dire les espions, si cette cible n’ait qu’un piège dans lequel on voulait précipiter l’Empire, il était préférable de connaitre un maximum de faits sur celui-ci. Pour le cas échéant préparer les troupes à agir comme il conviendrait. En attendant pas le moindre des guerriers de l’Empire n’avait été tenu au courant du doute qui régnait, on avait préféré masquer les yeux de ceux qui seraient le bras de l’Empire sur place. Semer le doute dans l’esprit de ses hommes serait faire le jeu de l’ennemi. Et quand bien même, qui l’aurait cru ? Piéger l’Empire... Voilà qui était une idée d’une arrogance bien étrange... Qui donc aurait bien pu prétendre réaliser une telle chose sans prendre le risque colossal de se voir à son tour pris dans une nasse. C’était vouloir enfermer dans un filet l’une des plus grande forces de la galaxie. Une folie. Le conseil avait il eu l’unanimité sur la vérification de l’affaire ? Ou les divisions qui régnaient en son sein, ces luttes de pouvoir incessantes, ces affrontements indirects où bien souvent le plus ambitieux étaient récompensés, il était difficile de le savoir. Peut être cette pesante ambiance avait elle eu raison de la raison. Quels membres avaient bien pu, au-delà du seigneur Tellur, commanditer les services de Zweig Carnil. L’Arkanien l’ignorait, tout comme le fait de savoir si ses résultats avaient été porté aux oreilles des autres membres du haut conseil ou si son maître l’avait gardé silencieux, ne servant que ses propres projets. La seule et unique partie du problème portée à sa connaissance était que Dark Tellur voulait faire la lumière sur cela, que son maître voulait savoir. C’était tout ce que le jeune homme avait besoin de savoir. Les événements récents, leur enchainement providentiel pour abattre les Jal Shey, ces témoignages arrachés, fussent ils dans la douleur... Tout cela devait être étudié par l’Arkanien.

Parmi les sept Jal Shey, ces êtres perdus extraits d’une fraternité à laquelle il prétendait appartenir, un n’avait jamais parlé, se montrant fort sous les pires tortures sith, refusant de dénoncer le moindre fait présentant une importance, cela lui avait couté la vie. Trois autres de ces hommes avaient été torturé, blessés, agressés jusqu’à cracher la moindre bribe d’information et finalement avaient fini par s’effondrer, mourant d’épuisement. Deux autres avaient tenu l’épreuve, jusqu’à basculer dans la folie une fois que la douleur avait fini de leur mutiler le corps et l’esprit. Ils n’étaient plus que des coquilles vides, des corps sans fond, des vestiges d’homme dont le sort était bien pire que la mort. Ils restaient jours après jours assis dans leur cellule, tremblants les yeux dans le vagues, répétant sans jamais prendre le moindre repos les mêmes paroles, les psalmodiant dans le noir comme pour expier leur trahison... Quelque chose d’ailleurs sonnait faux dans leurs mots, car bien qu’une telle attitude ait pu être fréquente chez certain prisonniers soumis à un tel traitement dans de telles circonstances, il semblait fort peu probable que ces deux déments puissent exprimer le même fait... Dans les mêmes mots. Une similitude ignoble des mots et des expressions qui laissait à croire à un texte appris, un véritable lavage de cerveau... Mais assez peu probablement une attitude normale chez des Jal Shey. C’est surement en parti de cela que Zweig Carnil avait été pressé pour réaliser ce qu’il advint. Aller interroger le dernier des prisonniers encore sain d’esprit. C’est du moins ainsi que l’on l’avait décrit à l’Arkanien. Zweig alla à sa rencontre, au fin fond des cachots glaciaux de la forteresse de Ziost.

Lorsque le sith pénétra dans la cellule sombre, ce qu’il le vit, ce qu’il vu lui inspira une impression étrange, celle de passer une fois de plus après des bouchers, qui avaient arraché des mots au prétendu Jal Shey par des méthodes dont il n’était pas certain de percevoir la logique. Des bouchers qui n’avaient même pas pris la peine de détacher leur victime du chevalet de torture auquel ils l’avaient attaché. Si les autres avaient été traités de cette façon il était assez compréhensible que leur destinée se soit vue clôturée ainsi. Celui qui se trouvait l’avait sans nul doute possible été autrefois un Quarren... Autrefois certainement mais aujourd’hui le doute était permis. Ou du moins ce qui demeurait de cet être ne permettait plus d’afficher une telle certitude. Les tentacules sur le visage de la créature avaient été sectionnés. De ceux-ci suintés un liquide grisâtre dont l’origine organique ne faisait aucun doute mais que l’on imaginait assez peu être du sang. Les yeux de l’individu, autrefois bleu turquoise avaient pris une couleur sombre, terne, qui donnait une étrange impression de tristesse à ses yeux maintenus ouverts par ses paupières sectionnées. Son torse, ravagé par une foule d’assaut violent ne semblait plus être qu’une succession de cicatrices, comme autant de crevasse sur ce qui autrefois avait sans doute été une épaisse musculature. Plus bas, à l’entre jambe du guerrier, son sexe cisaillé en de multiples endroits avait été cautérisé par un fer porté au rouge et gisait ainsi, lamentablement. Un rapide regard sur le sol suffisait à constater que les pieds du Quarren, brulés à la chaux vive, irrémédiablement déshydratés, n’avaient pas été épargnés. De ce rapide état des lieux aurait pu inspirer au Sith une certaine inquiétude sur sa capacité à faire parler le Jal Shey. Mais le doute n’était pas permis au service de Dark Tellur.

Et en effet, arracher des paroles à ce vestige d’être vivant fut une chose pour le moins ardue. L’esprit de l’individu semblait doté d’une épaisse armure de métal que rien ne pourrait briser ni même entamer. Cela nécessita plusieurs heures de travail, d’incisions et d’assauts dans la Force pour que déjà l’Arkanien parvienne à fixer l’attention de cet adversaire de valeur. Et lorsqu’il la saisit, le sith ne la lâcha plus. Une lutte s’était entamée dans laquelle le jeune guerrier avait un partenaire de valeur dans le pouvoir du coté obscur. Dans ce combat de tous les instants, ce corps à corps incessant ou le sith devait user de tous ses arts en matière de torture et de tout son savoir dans la Force pour parvenir à maintenir conscient son adversaire, Zweig n’obtient dans un premier temps que les informations que ses prédécesseurs avaient déjà reçu auparavant. Ces mots qui sonnaient comme des mensonges, perdus au milieu du néant d’une histoire sans existence de ce Jal Shey. Une absence de fond qu’il masquait, malgré la douleur dans une résistance admirable et des flots d’insultes à l’attention de son tortionnaire. Mais vint l’instant ou l’Arkanien parvint à percer une brèche dans l’esprit de son adversaire, alors usant de la toute puissance du coté obscur de la Force il s’y engouffra, le pénétrant, prêt à s’avancer jusqu’aux tréfonds de l’âme du Quarren. Ce qu’il y vit fut tout d’abord assez intriguant... Une étrange silhouette brune semblait se dessiner dans les brumes de l’esprit, un corps indescriptible fascinant, d’abord flou... Le Sith s’approcha lentement, méfiant, et petit à petit la silhouette s’éclaircie et les pans bruns d’une bure de jedi se dessinèrent sans que pour autant le visage de son porteur ne soit identifiable. S’enfonçant toujours plus profond, pénétrant par le mal l’esprit du prétendu Jal Shey, la respiration du sith se fit difficile, cette silhouette créait en lui un sentiment bien étrange, celui d’un pouvoir supérieur à celui dont pouvait être doté un simple homme... Celui d’une légende. Portant sa main à son sabre, le sith s’apprêtait pourtant à lutter contre ce corps étrange, à mener un affrontement sans pitié pour ramener à son seigneur et maître la vérité qu’il attendait. Il fit quelques pas de plus, c’est alors qu’il vit... Sous le capuchon de l’individu, était dissimulé un masque, étrange et allongé, un masque de mandalorien, de l’acier gris presque noir marqué de rouge... Le masque de Revan. Le sith resta un instant immobile ne sachant comment agir. Puis distinctement il entendit la voix du Quarren, une voix forte et puissante qui poussait un appel empreinte de souffrance.

"Revan viens en mon aide !"

Sur ces mots, la silhouette de Revan leva son bras et, en un instant l’Arkanien se trouva projeté en arrière avec une violence exceptionnelle. Projeté jusqu’en dehors de l’esprit du Quarren. Projeté au travers de la salle de torture jusqu’à frapper de son dos le mur de la cellule. A bout de souffle, le Sith fixa de ses yeux le Quarren, l’esprit troublé entre incompréhension et justement le sentiment de comprendre le fin mot de cette affaire dans laquelle il avait été plongé par la volonté de son maître. Le Quarren avait pour sa part épuisé ses dernières ressources, tout juste trouva-t-il la force de soupirer

"Revan..."

Puis il s’immobilisa lentement, ses yeux fixes devinrent en quelques instants vitreux, ses muscles relâchés... Il était mort. L’espace de quelques minutes le sith resta fixe, observant le cadavre puis brusquement il se leva. Son maître Dark Tellur devait à tout prix être informé de tout ceci.

C’est sans difficulté que le sith parvint à entrer en contact avec son maître, le seigneur noir l’attendait à bord du vaisseau de l’Arkanien. Le sith s’inclina et lui exprima tout ce qu’il avait pu apprendre lors de son interrogatoire. Et en particulier dans les dernières minutes de celui-ci. Ce qui en découlait devenait par la même une évidence. Que l’esprit même de l’individu soit envahi par Revan permettait sans le moindre doute possible de poser un démenti à l’identité du Quarren... Et par extension d’une partie au moins des prisonniers à être tombés entre les mains des sith. Ceux-ci ne pouvaient être que des Revanchistes ou tout du moins des Jedi, peut être même les deux, mais en aucun cas des Jal Shey. De cela on pouvait déduire le plan même qui dans l’esprit de ces ennemis de l’Empire avait été ourdi contre l’Empire Sith. Il s’agissait de précipiter les troupes d’adeptes de la Force de l’Ordre et les mener à leur perte dans une unique bataille. Pourtant, malgré ces révélations, Dark Tellur ne sembla que peu inquiété. Peut être avait il confiance dans les chances des soldats de l’Empire de l’emporter, même seuls face aux Jal Shey et Jedi réunis... Ou peut être tout simplement leur pertes lui semblait elle acceptable au regard des pertes que les ennemis de l’Empire ne manqueraient également pas de connaître pour leur part. Il fallait enfermer l’ennemi dans le piège même qu’il avait tendu. Et pour cela le plan de Dark Tellur lui aussi était clair. Il laisserait les choses se dérouler comme elles avaient commencé à se mettre en place. Ne laissant pas même l’occasion que la peur grandisse dans l’esprit des Sith, les mettant face au fait accomplit, lorsqu’ils lutteraient pour protéger leur vie, les hommes n’en seraient que plus résistants. Mais s’en remettre à cela aurait été quasi semblable à s’en remettre au hasard. Il fallait au seigneur noir quelqu’un pour le représenter sur place. Être ses yeux et ses mains. C’est ainsi qu’anticipant toute demande de la part du seigneur noir l’Arkanien en fidèle serviteur se proposa pour tenir se rôle. Pour la gloire de l’Empire. Pour la Gloire de son Maître... Et pour sa propre gloire.

Ainsi Zweig Carnil se retrouva il sur Nubia, ainsi au moment senti les secousses de la bataille agiter les tunnels, l’Arkanien ne fut même pas surpris. Alors qu’autour de lui les sith murmuraient, serrant leur sabre s’apprêtant à se précipiter à l’assaut, Zweig se leva lentement, prêt à plonger de la bataille. Mais alors que chaque guerrier fonçait l’arme au poing en direction du tunnel qui desservait la villa Sebur, l’Arkanien lui marcha d’un pas lent, comme ignorant ce mouvement humain, droit vers une autre direction. Le sith avait étudié les plans des égouts Nubien tout au cours du voyage qui l’avait conduit sur la planète. La voie utilisée par les guerriers était la plus évidente, la plus rapide, celle où les attendraient les plus probablement les guerriers ennemis s’ils avaient la clairvoyance de se prémunir contre une attaque par les égouts. Mais il existait d’autres chemins plus dérivés, traversant le parc de la villa où nul n’attendrait une attaque. Ainsi le jeune homme aux cheveux blancs avança dans sa propre direction, seul, ou presque seul plus exactement. Deux Dashades, armés chacun d’un large sabre laser couleur pourpre prirent le parti de le suivre.

Pendant cinq minutes, les trois hommes avancèrent dans les galeries glissantes sans rencontrer âme qui vive. Au loin dans les couloirs résonnait déjà depuis plusieurs minutes les tirs des combats qui déjà s’étaient engagé entre Sith et Revanchistes. L’Arkanien avait fait le bon choix... Ou du moins en fut il convaincu jusqu’à ce qu’un vrombissement se fasse entendre dans le couloir dans lequel le sith et ses camarades s’étaient engouffré. Un Mandalorien en armure jaune et brune apparu au loin, fonçant à toute allure dans la galerie propulsé par son jet pack. Il ne fallu qu’un instant au guerrier volant pour actionner son arme lorsqu’il vit les sith. En un éclair son arme s’éclaira, émettant des éclairs, l’homme agitait de toute ses forces un puissant fléau d’arme à impulsions électromagnétiques, constitué de trois épaisses masses, rehaussées piques, reliées chacune au manche par de lourdes chaines, rendant presque superflus les éclairs que généraient des moteurs dissimulés dans chacune de ces masses. Par instinct, l’Arkanien se baissa au dernier instant pour échapper à un coup de cette arme terrifiante. Seulement, un des Dashade n’eut pas cette chance, l’une des masses le frappa en pleine tête. Le crane du guerrier bien qu’épais, explosa sous l’impact comme une vulgaire coquille de noix. La cervelle du guerrier impérial se rependant sur les murs et le sol de la galerie en une projection ignoble. Puis le corps du combattant s’effondra lourdement sur le sol avant de rouler dans le torrent de déchets, emporté par son propre poids. L’Arkanien se releva quasi instantanément. A peine avait il eut le temps de se retourner qu’il vit que le Mandalorien avait fait demi tout et s’élançait pour un nouvel assaut. Faisant preuve de prudence second Dashade esquiva de peu un nouveau coup porté par le guerrier volant. Mais Zweig déjà avait saisit son sabre et d’un geste vif et puissant, frappa alors que l’ennemi passait juste au dessus de lui. Un instant l’inertie maintint la tête du guerrier rattachée à son corps, puis elle glissa et s’effondra tout comme le corps dans le flot noirâtre des égouts Nubiens pour ne plus jamais refaire surface. Les deux survivants n’eurent pas le temps de reprendre leur souffle qu’au bout du couloir sept guerriers firent leur apparition, tous armés de fusils lourds ils faisaient sans aucun doute partie d’une escouade vouée à prendre les forces sith à revers... Ou tout simplement à protéger cet accès à la villa Sebur. Encore au loin, les hommes s’agenouillèrent se mettant en joue avant de mitrailler les deux serviteurs du coté obscur qui répliquèrent du mieux qu’ils purent en parant chacun des tirs qui les atteignait, tentant de les renvoyer à leur expéditeurs, parvenant le plus souvent à les envoyer seulement se ficher dans un mur à quelques dizaines de centimètres de leurs cibles. Mais rapidement la position devint intenable. Le Dashade touché à l’épaule par un tir poussa un gémissement. Piégé dans ce couloir ils ne pourraient faire face à leurs adversaires, d’autant plus que ceux-ci risquaient d’ici peu de recevoir des renforts.

L’Arkanien eut alors une autre idée... Les plans mentionnaient un passage tout proche par lequel les sith pourraient se faufiler et passant par les galeries du métro nubien désaffecté se glisser jusqu’à une sortie. D’un geste plus chanceux... ou plus assuré que les autres le Dashade venait de renvoyer un tir en plein front d’un des mandaloriens. Mais pour autant il n’y avait guère de raisons de se réjouir pour les sith, au loin deux sabres laser venaient de s’éclairer. Les renforts Revanchistes étaient là. La décision était prise. Après avoir échangé un vif regard avec son camarade de combat, l’Arkanien se précipita en arrière et après avoir fait quelques mètres s’enfonça dans un étroit dédale de galeries dans lequel le Dashade le suivit du mieux qu’il put. Derrière eux résonnait les pas de leur poursuivant, mais déjà ceux-ci avaient trop de retard pour les empêcher de fuir. Laissant son allié sith le dépasser, Zweig saisit une grenade, l’abandonna dans la galerie et repris sa course. Si elle ne tuait pas ses adversaires, celle-ci aurait au moins l’avantage de faire s’effondrer la galerie. Après quelques secondes il y eut une explosion, les murs tremblèrent et les deux guerriers ne tardèrent pas à s’extirper de l’égout. Les deux sith débouchèrent sur un tunnel muni de rails, et, après avoir parcouru encore quelques centaines de mètres dans l’obscurité la plus totale, les sith arrivèrent enfin à destination. Une aération recouverte de végétation laissait filtrer la maigre lueur du jour tombant. Il ne leur fallu guère d’effort pour faire sauter la grille et s’extraire du tunnel. Ils étaient sous le couvert des arbres, à quelques mètres à peine d’un solide mur de clôture. Celui de la Villa Sebur, cela ne faisait aucun doute. Ils n’étaient qu’à un ou deux milliers de mètres du cœur de la bataille. Dans le ciel des centaines de vaisseaux s’échangeaient des tirs, illuminant le ciel d’une lumière étrange, belle et terrifiante. Rapidement, l’Arkanien tourna son regard tout autour de lui, vérifiant qu’aucune troupe n’émerge à proximité. C’est alors qu’un éclair traversa le ciel et alla s’effondrer au lointain, un tir perdu d’une grande puissance qui frappa la ville avec une férocité étonnante boutant le feu à un quartier tout entier. Et sans doute n’était ce que le début.

C’est alors qu’un reptile approcha courant à toute allure, l’Arkanien n’eut pas le temps de dire le moindre mot pour prévenir son allié sith. Déjà la créature était sur lui, bondissant elle avait planté ses longues griffes dans le dos du Dashade, et dans un même mouvement, le guerrier aux allures de prédateur éclaira un sabre laser de couleur orangé, le plantant dans un geste élégant dans le cou du géant sans que celui-ci n’ait pu commencer à esquisser le moindre geste. En un instant il le retira, se pliant sur ses jambes pour bondir à nouveau, s’arrachant au corps du sith, emportant avec lui d’épais morceaux de chair. Son bond se conclu par une admirable arrivée au sol, alors que bruyamment le corps du Dashade, cette grosse masse de muscle, noire, terrifiante, s’effondrait dans un mouvement lent, les yeux plongés dans le vague marquant l’incompréhension plus que la douleur, il avait été tué sur le coup.

Un instant les deux adversaires restèrent à se jauger. Immobiles, tous deux l’armes à la main ils s’observaient, ce reptile c’était un Ssi Ruu à n’en pas douter. Bien que tassé dans la position qu’il avait prise en atterrissant au sol, les jambes pliées, contactées comme un fauve qui s’apprêtait à bondir sur une proie, son corps semblait trapu et solidement musclé bien que debout il ait sans doute atteint la taille d’un homme. L’ensemble du corps de cet étrange adversaire était couvert d’une multitude d’écailles de couleur or. Comme bon nombre de prédateurs reptiliens, le guerrier était pourvu d’une longue et épaisse queue dont les coups étaient sans aucun doute redoutables. Aux extrémités de chacun de ses membres antérieurs, on apercevait de longues griffes pour le moins tranchantes comme aurait pu en témoigner le dos lacérer du Darshade. Preuve de sa qualité de créature pensante, la créature portait à sa main droite un sabre laser taillé pour le combat dont la lame émettait une lueur orangée qui rappelait le corps même de son porteur. Dans son dos était également perceptible un fusil blaster d’une conception assez étrange pour une arme, du moins selon les critères de la République. Si cet individu n’était pas un guerrier, sans doute était il ce qui s’en rapprochait le plus. Sur son visage, le Ssi Ruu portait un étrange système de casque greffé à son visage. Un système de traduction instantanée relativement commun. Mais ce n’était pas cela que l’on remarquait le premier sur son visage. Mais bien plutôt son incroyable mâchoire dont émergeait quelques canines d’une longueur impressionnante qui sans doute était suffisamment puissante pour broyer le bras d’un homme, voire plus. Mais lorsque l’on reportait ses yeux sur cet individu, après cet observation primaire, on ne semblait ne plus pouvoir percevoir que ses yeux. Des yeux empreints d’une infinie tristesse, marqué par une quête existentielle, un besoin d’être au monde si étrange, le besoin de disposer d’un clan, d’une famille, ce besoin que l’Arkanien n’avait jamais ressenti. Dans ces yeux énigmatiques on percevait le poids de l’âge, d’une expérience, d’une traversée de la galaxie. Oui le Ssi Ruu était un guerrier, mais depuis il avait appris tant de chose, depuis il s’était construit pour être un autre. Il ne désirait pas ce combat... Et sans doute ne désirait-il plus aucun combat. Peut être était cela que ce visage marqué voulait hurler à la face du monde. Mais aujourd’hui comme hier il semblait prêt, déterminé, sa main serrait son arme, il avait l’assurance de ceux qui ont appris à se battre auprès des plus grands, il combattrait et frapperait malgré sa lassitude car s’il le faisait c’était pour une cause qui dépassait de loin celle de sa propre existence, une cause pour laquelle désormais il était prêt à donner sa vie. Le silence était pesant ces deux être étaient si proche au bout du compte... Si proches et si différents. Le Jal Shey et le Sith se faisaient face pour un duel, tout été réglé entre eux sans qu’ils aient eu à prononcer le moindre mot. Ils se comprenaient, Lok Noburro et Zweig Carnil, l’Arkanien et le Ssi Ruu, ils se feraient fasse et chacun d’entre eux espérait que l’autre laisserait sa vie sur ce champ de bataille, car tous deux avaient une cause à défendre, tous deux la défendraient. Un nouvel éclair traversa les cieux pour aller s’écraser dans la ville. Le Jal Shey eut un éclair dans les yeux, non pas de haine, mais de volonté, la volonté de combattre et de sauver un maximum de ses frères Jal Shey. Le Sith lui répondit, il combattrait pour servir Dark Tellur. Le Ssi Ruu bondit en un instant et sans trembler l’Arkanien releva son sabre prêt à parer cette première attaque.