Oui... L'heure était à la guerre. Dans mon esprit circulait ces images de morts et de cadavres décomposés, une expression horrifiée sur le visage. Un orage était tombé, laissant choire sur les macabés les larmes d'un dieu qui contemple sa création se détruire. Une parfaite autodestruction dans la beauté de l'obscurité dont le monde était capable. Ce paysage marqué dans ma mémoire me laissant entendre les ponctuations des tirs d'artillerie s'abattant comme des coups de tonnerre sur les futurs fantômes qui se battaient pour un idéal perdu d'avance. Une vision d'horreur qui se répendait au milieu de cet esprit de guerrier que j'étais. Une multitude de souvenirs, iritant l'ancienne cicatrice qui était ancrée dans mes veines...

Au beau milieu de ces pensées embrumant mon esprit, j'écoutais les ordres de la jeune femme. Cette personne intriguante de part son trouble à se trouver en cet endroit à cet instant. Les ordres avaient été clairs... L'attaque de la planète. On allait profiter de l'agitation spacial pour se poser discrétement sur la planète, ce grâce au dispositif de camouflage installé par l'empire, puis surprendre les forces de défences en les prenant à revers. Un plan basique, simple... Mais efficace. L'efficacité... Tout reposer là dessus. Etre efficace pour arriver à bout des forces de l'adversaire. Peu importe les moyens pour atteindre cette finalité. Finalité qui n’était d’autre que la mort de l’adversaire. La fin d’une personne en ce monde. Le début d’un massacre engendré par une violence sans nom.

Lentement, je dirige le vaisseau en direction de la planète. Le globe en face de nous avait non pas des anneaux d’astéroïdes mais de vaisseaux autour de lui. Cela m’arracha un sourire. L’issue de la bataille était incertaine. Les forces étaient équitables. Seuls les divergences et potentielles alliances politiques feront la différence. Mais toutes ces réflexions ne proviennent pas du soldat. Elles viennent du stratège. Ce personnage qui fait office de dieu sur les champs de bataille. Sacrifices, alliances, contournement, bouc-émissaire, … Toute cette chaîne de pensées pour arriver à un seul et même résultat : la victoire.

Sans crier gare, les voyants s’agitent. Un missile à proton. Ma concentration revint immédiatement. Je ne pouvais pas mourir maintenant. Je ne devais pas mourir maintenant ! Je resserre mes poings sur les commandes du vaisseau de transport en commence ma manœuvre d’évitement. Je bascule vers la droite, faisant un tonneau pour ensuite me stabiliser et enfin piquer du nez. Je pointais volontairement un point différent de la zone d’atterrissage prévu. Encore cinq minutes avant l’atmosphère.

Les senseurs m’indiquent deux chasseurs bothans. Je fais craquer ma nuque, puis change brusquement de cap, redressant le vaisseau pour me retrouver derrière les deux bothans. Ayant perçut la ruse, ceux-ci coupe les gaz pour faire un demi tour sec. Ensuite, ils relancent leurs moteurs, face à nous. Une centaine de mètres nous sépare. Je tire une salve de laser, sans viser clairement, puis vire sur la gauche, passant au plus proche de l’un des chasseurs de combat. Celui-ci esquiva instinctivement vers la droite, déstabilisant son coéquipier qui fit de même. Copiant la technique des bothans, je coupe le moteur et effectue un trois-quart-tour serré. Les deux chasseurs en face de moi, les moteurs en vue. Je vise, puis tire. Les lasers fusent dans le noir de l’espace pour atteindre les réacteurs de celui qui avait viré sur la droite en premier. Dans une gerbe de flamme, ma première victime s’éteint. Le second poursuit sa trajectoire, cherchant comment se sortir de la situation, étant donné qu’il n’a pas de visuel. Il tente un looping, mais un débris du vaisseau de son ancien coéquipier le percute, faisant rater sa manœuvre. Le cockpit vers le bas, sa tête est un peu sonnée par le choc. Continuant la poursuite, je l’ai suivi dans sa manœuvre, et profitant de son moment d’instabilité, je tire. Le cockpit du pilote prend feu puis explose. La voie vers la planète n’est plus qu’à trois minutes.
Une communication entrante se fit entendre. Je décroche, calmement, affichant la communication aux passagers. La tête d’un pilote de chasseur sith se laisse percevoir, agitée par les soubresauts du vaisseau.

Ici l’escadrille A-78. Capitaine Nuhr. Est-ce que vous me recevez ?

Nous vous recevons capitaine. C’est a quel sujet ?

Nous avons pour ordre de vous ouvrir la voie. On vous couvre. Bon courage !

…

Sans réponse précise, je coupe la communication et reprends le cap de l’atmosphère de la planète, espérant que ces soldats savaient mener une opération de protection comme celle-ci. Je mets les gaz. Autour de nous les chasseurs optent pour une formation peu espacée, protégeant ainsi des différents tirs possibles. Une minute avant atmosphère. Je branche la communication au niveau des passagers.

On arrive a l’atmosphère. Attention aux manoeuvres brusques.

M’étant suffisamment fait comprendre, je coupe mon hologramme pour sécuriser mon poste de pilotage pour l’entrée en atmosphère. Sangles attachées, je serre les poings sur les commandes et entre enfin en atmosphère. La surface de la planète semblait calme aux endroits non habités. Mais au dessus des villes on voyait pertinemment que la défense se préparait. On réfugiait les femmes et enfants, on gardait les plus vaillant pour le combat, on construisait des barricades, … Mais ces villes et villages importaient peu. La capitale était notre cible. Le siège du conseil bothan. Là où le pouvoir régnait…

Notre approche créa un effet de panique dans les rues. Pourquoi les senseurs n’avaient-ils rien détectés ? Pourquoi un vaisseau avait réussi à passer ?… Je souris… Merci aux techniciens pour ce chef-d’œuvre de technologie. Des tirs de batteries laser me surprirent alors. Secouant le vaisseau de toutes parts. Les boucliers du vaisseau encaissèrent en grande partie les tirs meurtriers, mais la coque fût toute de même touchée. Les voyants et indicateurs s’agitaient. L’un des réacteurs est touché. Dans la salle des passagers j’entends quelques exclamations.

Allez vous faire mettre… Je fais de mon mieux…

Redressant le nez de l’appareil du mieux que je puisse, il finit par se cracher au milieu d’une place de marché. Le vaisseau continua sur une vingtaine de mètre pour au final s’écraser dans un bâtiment. Secoué et sonné, je me détache tant bien que mal et vais dans la salle des passagers. A l’intérieur de celle-ci, le désordre régnait. Un soldat était mort, mais sinon tout le monde semblait vivant. La chef d’escouade était bloquée sous un fauteuil qui s’était décroché. D’un mouvement de bras je retire le fauteuil et l’aide à se relever.

On y va maintenant… Les forces de défense sont sûrement déjà en route pour venir s’occuper du « colis surprise » que nous sommes… En formation serrée et armes en point tout le monde. Et pas de discussion !

La voix caverneuse avait claqué, montrant autorité et expérience du combat…