Une pluie froide s’abattait encore sur Taris. La planète elle-même semblait pleurer devant le drame qu’il s’était produit dans ses entrailles. Un combat fratricide, marquant une scission indélébile entre deux Ordres. J’avais été l’acteur de ce drame, certains diront le commanditaire, d’autre la victime. Tout n’est qu’une question de point. La raison même de ce duel n’avait été qu’une question de point de vue. Un désaccord idiot sur les méthodes à utiliser, sur la frontière séparant l’obscurité de la lumière. Tailon avait été autrefois un allié, un camarade. Aujourd’hui, il avait été un adversaire, un ennemi, victime soumise d’un Sith expert dans le domaine : mon propre père. c'était lui, ça ne pouvait être que lui ! il ne pouvait il y avoir d'autre possibilité. Il avait été suffisamment doué pour faire sortir de l’ombre la bête tapis dans l’âme du jeune Revanchiste, l’Obscurité ancré dans son cœur. Tailon n’avait pas été assez fort pour y résister et il s’était transformé pendant un instant en ce qu’il haïssait le plus. Et moi, j’avais été trop faible pour parvenir à le sauver. Maintenant, il devait avoir effectué sa basse besogne.

Je ne me rappelais plus tous les évènements qui s’étaient produit, le choc que mon père m’avait infligé m’avait laissé trop sonné. J’ignorais même si Setesh avait réellement été présent ou s’il s’agissait encore de l’une de ses illusions. Il semblait pouvoir leur donner vie à volonté. Quoi qu’il se soit réellement passé, je me trouvais dans un état assez lamentable, à moitié enseveli sous les décombres. Mes plaies à vifs étaient recouvertes de poussière et je ne pouvais pas bouger mes membres. Il me faudrait du temps pour guérir et surtout des soins. J’isolais mon esprit dans la Force afin d’y puiser l’énergie qui me manquait. La sensation que je ressentis aussitôt me stupéfia. Une obscurité grandissante envahissait les lieux par le biais de nombreuses personnes sensible à la Force. Je sentais qu’il ne s’agissait pas de Sith ou d’autres adeptes du Côté Obscur, la sensation était bien trop… violente. Oui c’était le mot. Je compris qu’il devait s’agir de Revanchiste. Tailon n’avait du être que l’avant-garde d’une force massive d’invasion. Tout avait donc été prévu… Tailon était-il au courant de cela ? Si c’était le cas, il avait joué son jeu d’acteur à la perfection.

Je fis venir à moi autant d’énergie de la Force que je le pus. Je La sentis envahir mon corps, glisser dans mes membres. A Son contact, mes plaies les plus superficielles se refermèrent, mon corps se régénérait doucement. Je concentrai toute l’énergie que je pouvais emmagasiner en un endroit au centre de mon être. Lorsque je libérai cette énergie, les débris qui m’enterraient furent soufflés par la puissance de l’explosion. Je restai encore un long moment immobile, attendant que le sang se remette à circuler normalement dans mes membres. Je continuai de puiser dans la Force l’énergie nécessaire à ma convalescence. La patience était de mise le temps que je puisse de nouveau avoir le contrôle sur mon corps. Le temps nécessaire passa et je pus enfin me relever, non sans difficultés. Mes jambes étaient flageolantes et la tête me tournait, mais au moins je tenais debout. J’avançais d’un pas incertain, conscient que je pouvais chuter à tout moment. Je butai soudain contre un objet sur le sol. Lorsque je regardai de quoi il s’agissait, j’eus la surprise de découvrir mon Sabrelaser. Ainsi Tailon ne l’avait pas conservé ? Il restait donc une chance pour qu’il ait été pris de remords et qu’il n’ait pas voulu me laisser seul et sans armes. L’espoir demeurait pour lui. Je m’emparai de mon arme et la fixa à sa place, à ma ceinture.

En prenant appui le plus souvent possible, je pris la direction des bâtiments que je voyais tout proche. Je mis un temps qui me sembla interminable à quitter le jardin dans lequel notre duel avait prit fin. Le paysage avait été transformé par l’intensité du combat et les corps de Rakghoule en décrépitude accentuaient le côté malsain qui régnait. Les sensations de peur et de violence qui envahissaient la Force par vague allaient parfaitement avec ce décor. Je parvenais à ressentir la noirceur qui résidait dans l’âme de certains des Revanchistes. Il était clair qu’un pourcentage non négligeable des membres de cet Ordre suivait les pas de leurs aïeuls sous Revan. J’ignorais ce qu’il pouvait se passer à la surface et les difficultés que j’aurais à quitter la planète mais il était clair, que bons nombres d’ennemies se présenteraient devant moi.

J’arrivai enfin aux pieds des hautes tours de Taris. Je n’étais pas en état de remonté d’une manière équilibriste comme celle qui nous avait permis d’atteindre ces lieux reculés avec Tailon. Il me faudrait utiliser un bon vieil ascenseur. Après de longues minutes de recherches, je parvins enfin à en trouver un en état de fonctionnement. Je jugeai que le plus simple serait de remonter au niveau de la rue et de là voir qu’elle serait la solution la plus simple pour rejoindre mon vaisseau. Tout le long du chemin qui me conduisait à la surface, je m’isolai au sein de la Force afin de continuer de ressourcer mon corps et mon esprit. Lorsque j’arrivai enfin au niveau supérieur de la cité, je fus sidéré par ce que je découvris. Partout ou l’on portait la vue, on pouvait voir des soldats en armes portant les couleurs des Revanchistes, patrouillant. Il y avait un fort contraste avec le jour de mon arrivé. Parmi tous ses soldats, je constatai que certains n’avaient pas de liens directs avec les anciens Jedi, il s’agissait des troupes de sécurité de la planète qui s’était allié à eux. J’ignorais encore ce qu’il s’était passé mais les Revanchistes semblaient avoir prit le contrôle de Taris sans qu’aucunes résistances n’aient eu lieu.

Ma surprise ne dura qu’un temps. Il fallait que je me reprenne vite, j’étais désormais en territoire ennemi. Vu ce qu’il s’était passé avec Tailon, je ne doutais guère de la réaction des autres Revanchistes s’ils me trouvaient. Je baissai la tête, tachant d’être le plus discret possible et isolai ma présence au sein de la Force dans un endroit tellement petit qu’il faudrait me toucher pour pouvoir ressentir mon affinité, ne faisant ressortir de moi que la pulsion nécessaire à ce qu’on ne puisse se souvenir de m’avoir vu puis je me mis en marche. Partout où je pouvais passer, je voyais des gens mains contre les murs en train de se faire fouiller, malmener puis emporter dans un des camions speeder aux couleurs de l’armée Tarisienne. Des dizaines de personnes se trouvaient arrêter et entasser sans ménagement. Les rares que je pus voir tenter de se défendre, fur frapper ou simplement abattu. Par ci, par là, je pouvais même voir des Mandaloriens en armure circuler avec les forces de sécurité. La plupart des troupes semblait dirigée par un Jedi, si j’en croyais le Sabrelaser qui pendait à leur ceinture mais l’aura qui se dégageait d’eux, était loin d’être lumineuse.

Par chance, ou simplement parce que je ne les avais pas intéressé, je ne fus pas arrêté. A tout moment néanmoins, je m’attendais à ce que l’un des Jedi remarque ma présence et que je sois obligé de me battre en pleine rue, devant la quantité phénoménale de soldat présent. Je continuai mon chemin à pied, peu de speeder semblaient avoir le droit de circuler et il s’agissait essentiellement de ceux de la police. Le spatioport était encore éloigné, la marche serait longue. Déjà la nuit commencé à descendre, mon combat avait duré plus longtemps que ce que je pensais. Les quelques personnes encore libres que se trouvaient dans la rue, semblaient tenir à se dépêcher de rentrer. Je ne pas le risque de poser de question à qui que se soit, je n’en avais pas besoin. Il n’y avait aucuns doutes que le fort mouvement de répression qui semblait avoir été mis en place par les Revanchistes, avait du imposer un couvre feu. Ne tenant pas à savoir ce qu’il m’arriverait si on me trouvait dans la rue en dehors des horaires autorisés, je pénétrais dans le premier complexe d’immeuble devant lequel je passais. La Force me permis facilement de m’y introduire, tout comme dans le premier appartement vide que je trouvai. Je n’aimais pas faire ce genre de chose, c’était assez indigne d’un Jedi mais parfois la fin justifiait les moyens, dans une certaine limite bien sur.

L’appartement était assez spacieux. Je trouvais des photos d’un jeune couple et d’un bébé par endroit. J’ignorais ou ils se trouvaient et quand ils reviendraient. S’ils me surprenaient là, il me faudrait trouver une bonne excuse pour qu’ils n’appellent pas à l’aide. Bien sur, il restait toujours la possibilité qu’ils aient fait parti des pauvres hères victimes de la répression nouvellement mis en place. Je me servis à boire un simple verre d’eau tiré du synthétiseur et m’asseyais sur le divin confortable. J’avais besoin de souffler un peu, mes blessures me faisaient encore souffrir. J’aperçu la commande à distance du moniteur holonet et m’en empara à l’aide de la Force. Je choisis un programme d’information mais fus surpris de voir que toutes les chaînes diffusaient la même chose : un simple message, expliquant qu’un arrêt total des diffusions des canaux hors planètes avaient lieux. Je finis par trouver une chaîne locale, diffusant les dernières nouvelles. Selon ce qui était dit, les Sith avaient attaqué Taris et tué le gouvernement en place. Les Revanchistes étaient parvenus à sauver la situation et prient provisoirement les reines de la planète. Toujours selon le communiqué, la réunion s’était bien déroulé mais ce que j’entendis ne correspondait pas du tout à la réalité. J’aurais sois disant exprimé le souhait de laisser Taris quitter la République, ce qui représenterait la parole du Conseil de Tython, et Tailon s’y serait opposé. Lorsque les Sith avaient attaqué la planète, j’aurais empêché Tailon de défendre les Tarisiens et les Revanchistes n’auraient pu passer à l’action qu’après ma mort et celle des autres Jedi présents, assassiné par les Sith.

C’était une jolie fable. Totalement fausse bien sur, mais je comprenais mieux pourquoi les habitants de Taris ne s’étaient pas rebellés davantage. D’après d’autres informations, tous les membres du gouvernement étaient portés disparu, supposés mort assassinés par les Sith et tous les dissidents politiques avaient été emprisonnés pour collaboration avec l’ennemi. Le régime ancien était bel et bien fini et celui de l’ordre et de la poigne commençait. Je me demandais ce qui avait bien pu arriver au mouvement Revanchiste pour en arriver là. Quand je les avais quitté, leurs idéaux étaient bien différents. Certainement que ce qu’il avait enduré suite au meurtre de Talia, les avait poussé à de telles extrémités. Je n’eus pas le temps de pousser plus en avant mes élucubrations, que des cris retentirent dans le couloir. Je me précipitais à proximité de la porte, mon Sabrelaser éteint à la main. J’entendis de nombreux bruits de claquements bottes de soldat ainsi que des ordres. Une voix s’éleva au dessus des hautes, certainement aider par un dispositif électronique.

-« CECI EST UNE INSPECTION DES FORCES DE SECURITE TARISIENNE. VEUILLEZ TOUS SORTIR DE VOTRE DOMICILE AVEC VOS DOCUMENTS ATTESTANT DE VOTRE IDENTITE ET VOUS PREPAREZ À UNE FOUILLE EN REGLE. »

Alors même chez eux les habitants n’étaient pas tranquilles ? Je continuai d’espionner ce qu’il se passait dans le couloir en espérant ne pas avoir à sortir. La Force me permettait de ne pas être détecté par les éventuels appareils infra rouge ou autres, si je ne sortais pas de l’appartement, je ne serais pas repéré. Il me suffisait d’attendre sans intervenir. Les soldats ne pouvaient pas leur faire du mal, ils étaient là pour les protéger et les servir. Cet espoir maintenait encore ma foi dans l’ordre que les Jedi préconisaient mais une part de moi savait qu’il n’en serait rien.

J’entendis rapidement que les choses se passaient mal. Des cris, des coups, des corps qui s’effondrent sur le sol... les soldats n’étaient pas seulement venus inspecter les lieux, ils voulaient se défouler. J’entrouvris légèrement la porte afin de pourvoir avoir un aperçu des évènements. Je vis qu’une dizaine de personne avait été regroupé dans le couloir. Environ une demi-douzaine de soldat des forces Tarisienne était présent, tous armés et en armure anti émeute. Quatre d’entre eux tenaient en joug les pauvres civils apeurés, tandis que les autres les fouillaient. Fouiller quoi ? Les civils étaient à peine habillés, vêtus de leur tenue de nuit. Certaines femmes ne portaient que de simple dessous transparents et je vis que les soldats ne se gênaient pas pour avoir les mains baladeuses, plus que ne l’exigeait une fouille. Il y avait des enfants parmi les résidents, deux jeunes garçons et une adolescente. Les jeunes mâles se tenaient resserrés dans les bras de leurs mères, la jeune fille semblait encore plus terrifiée que les adultes. Elle aussi, était vêtue d’une tenue légère et lorsque l’un des soldats s’approcha d’elle pour la fouiller, elle se rejeta violemment en arrière. L’homme se rua vers elle rapidement et l’attrapa par le col de sa tunique.

Il tira si fort que celle-ci se déchira par endroit, laissant apparaître la peau nue de la jeune fille. Le soldat la maintint fermement, ramenant ses bras dans son dos par une torsion douloureuse. Elle cria… pleura… supplia… le doute dans son esprit sur ce qui allait lui arriver devait être encore pire que la simple douleur physique. Les deux jeunes enfants pleuraient eux aussi, leur cris stridents remplissaient mon crâne, hypnotisant mon âme. Lorsqu’un second soldat s’avança vers eux et les frappa de sa botte pour le faire terre, je sortis de mon refuge. La Force me dissimulait à leurs yeux et je m’avançai. Le père des enfants tenta de les défendre, il se jeta sur le soldat mais son attaque fut interrompue par le tir d’un fusil blaster. Le corps inerte retomba sur le sol dans un bruit sourd. Le soldat qui maintenait l’adolescente avait été rejoint par un autre. Celui plaqua sa main sur sa bouche pour ramener un soupçon de silence et de sa seconde main arracha ce qu’il restait de ses vêtements. La pauvre malheureuse était désormais aussi nue que possible et tout doute dans son esprit devait s’être effacé. Elle ruait aussi violemment qu’elle le pouvait pour se libérer de la poigne de l’homme mais ses efforts n’eurent aucuns effets. Ensemble, les deux soldats la trainèrent en direction d’un des appartements à la porte encore ouverte. Les autres continuaient de surveiller les civils, prêt à maitriser par les armes ceux qui tenteraient d’agir mais la simple vu du père étendu sur le sol, et ses cris d’agonies suffisaient à les faire rester inerte.

Je continuai d’avancer sous le couvert d’un voile de Force. Mon Sabrelaser atterrit dans ma main sans même que je me souvienne de l’avoir décroché de ma ceinture. La suite des évènements semblèrent se dérouler au ralenti. La lame bronze naquit dans un sifflement au moment ou je rompais le charme qui me maintenait invisible. Les soldats se tournèrent instantanément vers moi, surpris de ne pas m’avoir vu avant. Les deux hommes qui trainaient la jeune fille venaient de disparaître dans l’ouverture de l’appartement, les cris de détresse de l’enfant m’hypnotisant totalement. Des tirs fusèrent à mon encontre… ma lame mouvementa rapidement, parant et revoyant les traits de lumières. Deux des quatre soldats ayant ouvert le feu tombèrent aussitôt. Je ne me trouvais plus qu’à quelques pas des survivants. Je vis que les civils avaient réagi et tentaient de fuir. Leurs corps passèrent prêt de moi sans que je ne m’en rendre vraiment compte… je n’entendais que les cris de la jeune fille… ses supplications inutiles… ses prières à un Dieu sourd à ses douleurs, aveugles à ses malheurs… les paroles des deux soldats qui la malmenaient ma parvinrent par moments… des jurons, des menaces, des promesses de douleurs toujours plus grandes… des insanités… des descriptions plus qu’imagés de ce qu’ils prévoyaient de lui faire… Dans leur folie, ils ne s’étaient pas rendu compte que leurs compagnons étaient attaqués… Que leur tour arriverait vite, que tous les vices qu’ils espéraient assouvir auprès de leur innocente victime n’existeraient jamais.

Une colère sourde empoignait mes entrailles. C’était elle qui faisait bouger ma lame. Une grimace de rage déformait mes traits lorsque je frappai. Mon Sabre élimina un troisième soldat sans qu’il parvienne ne serait qu’à se défendre. Le dernier de ceux qui était resté en arrière dégaina une longue vibrolame. Il tenta de résister mais je sectionnai son bras au niveau du coude et le décapita en deux passes d’armes. Le corps mutilé n’était pas encore retombé sur le sol que je parvenais à l’entrer de l’appartement. Les cris de l’adolescente devenaient de plus en plus violents à mes oreilles et le spectacle qui s’imposa à moi lorsque je les rejoignis, décupla ma colère. La jeune fille se trouvait allonger sur une table, les jambes dans le vide, la croupe parfaitement exhibée. L’un des soldats lui maintenaient les poignets de l’autre côté afin qu’elle ne puisse pas se relever. Le second avait déjà ôté les parties basses de son armure et son pantalon, présentant un sexe courtaud prêt à violer la pauvre fille. J’utilisai la Force pour le projeter à l’autre bout de la pièce. Son corps vola un instant dans les airs avant d’heurter violemment un mur. Le second mit un instant de trop à réagir. Alors qu’il empoignait son arme, mon Sabre lui passa au travers du corps et le découpa de bas en haut dans un ample mouvement.

La jeune fille avait profité d’être enfin relâché pour aller se recroquevillé dans un coin de la pièce, pleurant et criant encore plus fort. Elle tentant de cacher sa féminité mis à nue avec ses mains dans un geste qui pourrait paraitre futile vu la situation. Celui qui avait été le plus proche de lui faire les pires horreurs se relevait en grognant, l’air hagard et perdu. Lui qui s’était attendu à satisfaire ses plus bas instincts, ne devait pas comprendre pourquoi il s’était retrouvé propulsé à l’autre bout de la pièce d’une manière aussi violente. Je ne lui laissai pas le temps de comprendre ce qu’il se passait que je le ressaisis pas le biais de la Force. Je le soulevai du sol, le bas de son corps toujours ridiculement déshabillé, je le fis s’approcher de moi. Je me baissai afin de dégager son blaster de l’étui gisant sur le sol avec son pantalon et tirai un coup dans le vide. Lorsque l’être qui était sensé protégé les innocents fut assez prêt, je plaçai le canon de l’arme sur son sexe… une forte odeur de gizga griller vint heurter mes narines… il hurla et se tordit de douleur mais il ne pouvait pas se défaire de la poigne de la Force. J’attendis un instant que l’arme brule bien la peau de l’être abject et tirai. Je ressentis la souffrance de l’homme par le biais de la Force, sa peur était palpable. Je n’avais plus aucune compassion en moi, j’étais devenu un juge et bourreau. Ses cris avaient remplacé ce de la jeune fille, toujours prostré sur le sol. Je ressentis l’envie qu’elle avait de fuit mais aussi le bonheur qu’elle ressentait à regarder l’homme qui avait failli abuser d’elle souffrir de la sorte. Cette sensation de plaisir ingrat qu’elle ressentit me dégrisa et je me souvins d’être un Jedi. Je ne devais pas me laisser aller à de telles actions. Je pointai le blaster en direction du visage du soldat et tirai un simple coup afin d’abréger ses souffrances.

Je lâchais le corps qui s’effondra sur le sol à proximité de son acolyte, puis je me dirigeai vers la jeune fille. Elle semblait toujours aussi apeurée et elle se recula encore plus lorsque je tendis la main.

-« N’ai pas peur, je suis un Jedi. »

Mes mots ne semblèrent pas la rassurer. Quoi de plus logique puisque les soldats qui avaient voulu lui faire subir de telles atrocités étaient sensés travailler au nom des Revanchistes, des Jedi.

-« Tu n’as plus rien à craindre, ils sont mort. Plus personne ne te maltraitera. »

Elle se releva, refusant toujours ma main tendue. Un air coléreux habitait ses traits et sans se soucier de cacher sa nudité, elle s’avança vers les corps sans vie. Dans un accès de rage, elle cracha sur les corps et se précipita pour attraper l’une de leur vibrolame. Je n’intervins pas, conscient qu’il fallait qu’elle laisse s’exprimer ses émotions. Pendant un instant qui me parut durer une éternité, elle s’acharna sur les corps inertes, les charcutant sans but précis. Du sans gicla sur elle, éclaboussant son visage se mélangeant avec ses larmes coulant sur ses jeunes seins, le long de son ventre, le long de ses cuisses. Une fois que sa rage incontrôlable se fut calmée, je tentai de nouveau de m’approcher d’elle. Celle fois-ci, elle ne me rejeta pas et vint se réfugier dans mes bras. Sa peau tâchée de sang vint frotter contre le tissu rugueux de ma tenue de Jedi. Je l’enlaçai de mes bras et nous restâmes ainsi jusqu’à ce qu’elle arrête de pleurer. Lorsqu’elle s’éloigna de moi, prenant conscience de sa nudité et de la gêne qui naissait en elle à ce sujet, j’arrachai l’un des rideaux pour la recouvrir. Nous sortîmes de l’appartement afin de rejoindre les autres civils restés à l’extérieur. Certains avaient fui mais d’autres étaient restés pour attendre la conclusion de cet acte abominable et aider le père de la jeune fille. Celui-ci était toujours étendu sur le sol, auprès de sa femme et des ses jeunes garçons. Un large trou béant était visible sur sa poitrine et il semblait avoir du mal à respirer. La jeune fille se précipita à ses côtés. L’homme posa sur elle un regard compatissant et aimant. La scène me toucha. Je m’approchai d’eux et m’agenouillai. L’homme parut inquiet un instant et murmura quelques mots à mon égards.

-« Mer…ci… »

Je fus touché par ce simple mot… je plaçai mes mains sur sa blessure en repoussant ses proches. J’invoquai la Force aussi profondément que possible, L’insufflant dans le corps de l’homme. Je sentis les choses bouger, les chairs se refermer. Les organes reprirent leur fonction et rapidement, le père sembla revenir à la vie. J’extirpai tout ce que je pouvais de moi afin de parvenir à le guérir. Lorsque je parvins à mes limites, j’arrachai ma main à son corps et m’effondrai sur le sol, le souffle court, le sang battant à mes oreilles. La tête me tournait et je sentis les limbes m’entourer…

Le noir… l’obscurité totale…

Voilà ce qui m’entourait…

Mon corps voletait dans un nuage de ténèbre, hors de mon contrôle. Je ne parvenais pas à contrôler le flux de mes pensées et d’étranges visions s’alternaient à la limite de ma conscience. Je voyais des images surgirent de mon passé, tous mes combats, toutes mes passions. Certaines correspondaient à la réalité mais la plupart étaient transformées, déviées de leurs originalités. Mes faits d’armes étaient entachés de crimes abjects qui n’étaient pas les miens. Dans ses songes, je devenais celui contre qui j’avais lutté. J’étais un Sith. A ce passé faussé, s’ajoutaient des images du présent, de mon combat contre Tailon. Cette fois-ci, je ne luttais pas pour le bien de la République et de la lumière. J’étais le partisan de l’obscurité, prêt à tout pour que Taris sombre dans les mains des apôtres des ténèbres. Tailon était l’envoyé de la lumière, un Jedi puissant dans le côté Lumineux, nimbé d’une clarté éblouissante… et il succombait sous ma lame. Le plaisir que je semblais ressentir était presque palpable. Mon esprit fut arraché du présent pour plonger dans des visions de mondes et de faits qui m’étaient totalement inconnus. Mon futur s’imposait à moi. Ou tout du moins l’un des futurs possible.

J’ignorais si celui-ci était celui qui m’attendait ou simplement celui qui découlait des faux souvenirs qui m’avaient été imposé par la Force mais ce que je vis me fit frémir. Je me trouvais sur un vaisseau dont j’ignorais l’identité, dans le poste de commandement aux côtés de deux êtres que je ne parvenais pas encore à identifier. Au travers de la bais de transparacier du cockpit, une planète se découpait sur les étoiles. Son identité était évidente : Tython, la demeure des Jedi. L’un des deux hommes m’entourant parla, à cet instant le voile d’obscurité qui m’empêchait de voir ses traits disparus et le visage de mon père, mes propres traits déformés par la haine, m’apparurent. Sa voix était aussi glaciale que le souffle d’un Wampa et ses mots étaient teintés d’une rage incommensurable.

-« Bon retour chez toi, mon fils. Je suis sur que tu as envie de les saluer toi-même ? »

-« Oui, ce serait un plaisir. »

Je m’approchais d’une des consoles du poste de commandement. Lorsque je fus plus prêt de la baie, je vis mon reflet et j’eus du mal à me reconnaître. Je portais une lourde armure qui n’avait rien à voir avec mon armure de Zeison Sha habituelles. Mes pupilles brillaient d’une lueur obscure rendant mes yeux jaunes, tels ceux d’un fauve. Je tapotais sur la console, entrant des coordonnées de tirs. D’après ce que je me souvenais de la disposition de Tython, je rentrais les coordonnées du temple Jedi. Les tirs fusèrent rapidement des canons du vaisseau. Les pilonnements durèrent un long moment, réduisant en cendre les constructions existantes. Lorsque la chose fut faite, je détachais mon regard des caméras et me retournai vers les deux hommes m’accompagnant. Aux côtés de mon père, je vis que le second personnage était le Sith m’ayant attaqué sur Aargau. Il se tenait droit comme un i, une tension palpable et une animosité impressionnante à mon égard s’échappait de lui. Setesh se tourna vers lui.

-« Voilà comment doit se comporter un Sith. Voilà ce que j’attends de mes apprentis, Terreus. »

Terreus… je connaissais désormais son nom…

Mon père s’adressa aux soldats présents autour de nous. Nombres d’entres eux avaient une présence dans la Force très importante, signe qu’il s’agissait d’Acolyte de la Sith.

-« Descendez sur la planète ! Exterminez les survivants ! Je ne veux plus jamais entendre parler des Jedi ! »

Les soldats s’exécutèrent sans un mot. Lorsqu’ils sortirent du poste de commandement, ma vision s’obscurci et mon esprit fut emporté ailleurs. Je luttais pour reprendre le contrôle, m’extirper de cette boucle. Je parvins enfin à ouvrir les yeux, à bout de souffle. Je mis un moment à reprendre contenance et je réalisais que je me trouvais allongé sur une paillasse, dans une petite pièce dont les murs et le sol étaient composés de métal nu. Quelqu’un était assis sur le sol, à proximité de ce qui devait être la porte. Je reconnus la jeune fille que j’avais sauvée. Sa tête reposait sur ses bras, appuyés sur ses genoux, elle semblait dormir. La tête me tournait un peu mais je parvins néanmoins à me mettre en position assise. On m’avait débarrassé d’une partie de mes vêtements et mes blessures avaient été pansées. Mon corps était recouvert d’une fine couche de sueur glacée, probablement né de mon « cauchemar ». Je me levai, tachant de faire le moins de bruit possible, et me dirigeai vers la porte de sortie de la pièce. La jeune fille grommela quelque peu mais ne se réveilla pas.

J’avançais dans un couloir encombré de nombreux débris écroulés des murs. En regardant vers le haut, je vis que je devais me trouver dans un haut immeuble dont la plupart des étages supérieurs avaient été écroulé. La structure semblait affaiblie mais toujours solide. Je vis une lueur dans l’une des pièces éventrée toute proche et je me dirigeai vers sa source. A l’intérieur se trouvait l’homme que j’avais secouru auparavant, accoudé à une simple table d’un métal quelconque. Il se tenait la tête avec ses mains, comme s’il souffrait de violents maux de tête. J’émis un simple raclement de gorge afin de lui faire savoir que je me trouvais là et je le vis tourner la tête, me regardant avec des yeux soulignés de larges cernes. Malgré cet air de désespoir apparent, il semblait aller bien pour quelqu’un qui aurait du être mort. Il tenta de me sourire avant de parler, mais le résultat ne fut guère convaincant.

-« Vous êtes réveillez, c’est bien. Vous semblez aller mieux ? »

J’avais l’esprit encore embrumé par le cauchemar que j’avais vécu pendant mon sommeil et je ne pouvais pas dire que je me sentais au mieux de ma forme. Malgré cela, je ne tenais pas à accabler davantage le pauvre homme.

-« Oui, je vais bien. Vous aussi, vous semblez en meilleure forme que la dernière fois que je vous ai vu. »

-« Vous m’avez sauvé la vie… et surtout, vous avez sauvé ma fille. Je vous en serais éternellement reconnaissant. »

-« J’aurais aimé pouvoir faire plus, croyez moi. J’aurais aimé empêcher Taris de souffrir encore une fois… »

Je laissai passer un blanc afin de pouvoir reprendre une certaine constance. Je me sentais coupable des actions des Revanchistes. Si j’étais parvenu à vaincre Tailon, les choses auraient sans doute été très différentes. Je regardais autour de moi afin de trouver quelques choses à dire pour rompre le silence qui s’installait.

-« Ou sommes nous ? »

L’homme émit un bref rire avant de me répondre.

-« Dans l’un des immeubles détruit par les Sith lors de l’attaque de Malak. Je n’aurais jamais pensé que les destructions de l’époque nous seraient un jour utile. Quelle ironie, n’est-ce pas ? »

Si seulement il savait à quel point ses propos pouvaient me faire souffrir. J’avais eu de nombreuses occasions de mettre fin aux crimes de Revan et Malak, et à l’époque aussi je n’avais pas été capable d’empêcher des êtres sensés être bons de faire le mal. Toute ma vie n’avait été qu’une série d’erreur d’appréciation et de jugement. Et encore une fois, des innocents en faisaient les frais.

-« Oui en effet…»

L’homme eut l’air de prendre mon trouble pour ce qu’il n’était pas. En l’occurrence, cela m’arrangeait bien.

-« Ne vous inquiétez pas, nous ne serons pas dérangé ici. Ni les Revanchistes, ni les soldats ne s’aventurent dans ces ruines. C’est ici que se sont réunis la poignée de résistants au nouveau régime. Tous ceux qui ont eu à faire aux méthodes brutales employés par nos « sauveurs ». Nous n’avions jamais pensé que les Jedi pouvaient se comporter de la sorte, même après ce que Revan et Malak avaient fait nous gardions confiance en eux. »

Encore une fois, ses mots eurent l’effet d’un tir de blaster en pleine poitrine sur moi. Oui, pour beaucoup, il n’y avait aucunes différences entre les Revanchistes et les Jedi. Il était vrai que dans le principe, les Revanchistes étaient des Jedi mais plus le temps passait et plus je m’apercevais qu’ils s’éloignaient des principes qui avaient fondé notre Ordre ancestral. Peut être était ce les répercussions des actions des Sith à leur encontre ou était ce simplement l’évolution logique d’un mouvement basé sur des actions de revanches et de violences. Quoi qu’il en soit, la voie qu’ils choisissaient les conduisait de plus en plus vers le Côté Obscur, réduisant à une ligne d’une finesse extrême la différence entre eux et leurs ennemies. Je ne parvins qu’à dire quelques mots, rien de ce que j’aurais pu dire n’aurait pu changer réellement la vison qu’il avait de toute façon, j’ignorais quoi dire pour cela.

-« Ils se sont fourvoyés…»

Il me regarda avec un air étrange et se leva de sa chaise. La table grinça lorsque ses coudes la quittèrent.

-« Il parait oui mais peut être sont-ils quand même dans le vrai. Peut être faut-il être un monstre pour vaincre un monstre. Les Sith ne seraient ils pas un mal plus grave que les Revanchistes ? »

Les propos de cet homme, dont j’avais sauvé la vie mais dont j’ignorais encore le nom, pouvaient paraître logiques mais je ne parvenais pas à me convaincre qu’il fallait sombrer pour vaincre le Côté Obscur. Je ne trouvais rien à lui répondre à ce sujet et cherchais une échappatoire à cette discussion de plus en plus compliqué pour moi.

-« Au fait, je ne connais toujours pas votre nom ? Je suis Khain Lighen. »

Un soupçon de sourire éclaira le visage de l’individu lorsqu’il reprit la parole.

-« Je m’appelle Zan Jurdon. Enchanté Jedi Lighen. »

Un bruit dans le couloir me fit réagir prestement. Je posai ma main à ma ceinture pour constater l’absence de mon Sabrelaser. Un simple regard à Zan me rassura néanmoins et je vis pénétrer dans la pièce sa fille. Elle semblait encore un peu endormie mais arborait un air farouche qui tranchait avec son visage juvénile. Elle gardait encore les marques des violences qu’elle avait subies le soir précédent lorsque les soldats avaient tenté de profiter d’elle.

-« Tout Jedi que vous êtes, vous ne devriez pas être debout. Vous avez des blessures très graves, il faut du temps pour qu’elles cicatrisent comme il faut. »

Dès qu’elle prononça ces mots, elle vint soulever les bandages qui reposaient sur mon torse et elle eut un sursaut de surprise en voyant à quel point les blessures avaient déjà guéries. Elle garda les mains posées sur mon torse et une évidence ma frappa immédiatement. Je me demandais encore comment je ne l’avais pas remarqué auparavant. Pour le moment, je préférai garder ce que je venais de découvrir pour moi et répondit plutôt à son interrogation muette sur ma vitesse de guérison.

-« Je guéris vite. Contrairement aux apparences, je ne suis pas humain mais Morellien et nous guérissons plus vite. Pas autant que les Kiffars ou d’autres races mais quand même plus vite que les humains. Si vous rajoutez à ça mes dons dans la Force, vous obtenez ma guérison miraculeuse. En tout cas, je vous remercie pour vos soins…»

-« Natassia »

-« Je vous remercie pour vos soins, Natassia. »

Je vis le rouge monté aux joues de la jeune fille et je ne pu réprimer un sourire. Ma réaction renforça sa gêne d’ailleurs. Plus je me trouvais à côté d’elle et plus je ressentais ce que elle-même semblait ignorer. Cela ne faisait aucuns doutes, elle était sensible à la Force. Si Taris avait été bien géré pendant la reconstruction, un Maitre Jedi aurait du la trouver et la présenter au Conseil. Il faudrait que je trouve le temps de parler avec son père pour voir s’il accepte que je lui fasse quitter la planète. Pour le moment, il y avait des choses encore plus importantes à discuter.

-« Vous êtes sur d’être en sécurité ici ? Les soldats pourraient changer leurs habitudes et vous trouver ? »

Zan indiqua la sortie à Natassia et la jeune fille comprit qu’il voulait être seul pour me parler. Elle sembla rechigner à nous quitter mais obéit néanmoins.

-« Je ne pense pas que nous craignions quelques choses. Et si c’était le cas, nous réagirions à ce moment là. Je me doute que vous ne pouvez pas rester ici et nous aider. »

-« C’est exact. Je dois d’ailleurs vous avouer que si j’avais été plus fort et plus dur, j’aurais peut être pu empêcher les Revanchistes de prendre la planète. »

-« Je ne vois pas un homme seul, même un Jedi Morellien, empêcher une armée de conquérir une planète. De toute manière je garde espoir. Ceux qui nous ont attaqué n’étaient pas des Revanchistes mais de simple soldat de Taris. Je préfère que la planète soit aux mains des Revanchistes plutôt qu’à celles des Sith. »

-« Je ne sais pas. Bien sur, les Sith seraient bien pire mais les méthodes des Revanchistes ne sont plus celles que je leur connaissais lorsque j’étais dans leur rang. Elles ressemblent de plus en plus à celle de Revan lorsqu’il sombra. Il faut que je voie leur leader sur place. »

Je fis une pause dans ma phrase avant d’aborder le sujet un peu plus délicat.

-« Au sujet de votre fille Zan. Saviez vous qu’elle était sensible à la Force ? »

L’homme parut gêné un instant.

-« Non, je ne savais pas qu’elle était sensible à la Force mais je dois avouer qu’elle est toujours parvenue à réaliser des prouesses sans qu’on puisse l’expliquer. »

-« Si les évènements avaient été différents, elle aurait été repéré par l’Ordre Jedi et entrainée. Si vous le souhaitez, je peux l’emmener sur Tython où elle recevra l’entrainement approprié et probablement une vie meilleure qu’ici. »

Le père réfléchit un long moment avant de me répondre.

-« Je ne sais pas, il faut que j’en parle à sa mère avant de vous répondre. Je vous remercie de le proposer, surtout vu votre situation. Que comptez-vous faire maintenant ? »

-« Comme je l’ai dit, je pense qu’il faut que je parle avec le chef du mouvement Revanchiste sur place. Je voudrais aussi voir de mes propres yeux les lieux du meurtre du chef du gouvernement. L’auteur du crime est quelqu’un que je considère comme un ami, même s’il n’a pas hésité à tenter de me tuer, et je ne peux pas croire qu’il ait commis un tel crime. Ensuite, je rejoindrais le spatioport où devrait encore être ma navette, sinon j’en volerais une, et je rejoindrais Tython pour faire mon rapport au Conseil. »

-« Et ou casez ma fille dans tout cela ? »

-« Si vous souhaitez qu’elle me suive, je vous donne ma parole que je ferais en sorte de venir la chercher et de lui faire quitter la planète sans encombre. »

-« D’accord, je vous donnerais ma réponse avant que vous vous décidiez à partir. Maintenant, je pense qu’il vous serait profitable de vous reposer encore un peu. Même si vous bénéficiez de qualité de guérison particulière, je ne pense pas que vous soyez encore au meilleur de votre forme. »

Zan fouilla l’intérieur de sa veste et en sortie un cylindre que je reconnu aussitôt.

-« Tenez, j’avais préféré le garder en sécurité. »

Je tendis la main pour me saisir de mon Sabrelaser et le rattacha à ma ceinture avec un soulagement certain. Je me rendis compte à quel point toutes ces années de combat insensé m’avaient transformé et avaient rendu cette arme indispensable pour moi. J’inclinais la tête pour remercier Zan et prit congé de lui. Alors que je retournais dans la salle qui m’avait servi de chambre, je le vis sortir à son tour et se diriger vers une autre pièce un peu à l’écart. Je me doutais de ce qu’il allait faire : discuter avec sa femme de l’avenir de leur fille. Il m’était curieux de me retrouver dans la peau d’un recruteur Jedi, durant toutes ces années ou j’avais été dans l’Ordre ou même dans les Revanchistes, je n’avais que très rarement recruté de nouveaux membres. J’ignorais qu’elle serait leur réponse. S’ils acceptaient, la vie de toute leur famille serait changée pour toujours mais j’aimais à penser que la vie de la jeune fille s’en trouverait améliorer.

A mon tour je pénétrais dans « mes quartiers », aspirant à un peu de repose supplémentaire. Je me doutais que je ne pourrais pas dormir mais au moins, je pourrais un peu méditer et aider à la guérison de ce qu’il me restait de blessure. Malheureusement pour moi, dès que je tentais de me concentrer des images de mon cauchemar destructeur venaient agresser mon esprit. Toutes les techniques que je tentai d’utiliser afin de me calmer, ne parvinrent pas à m’aider à faire le vide en moi suffisamment afin de parvenir à l’état contemplatif nécessaire à une transe de guérison. A défaut de parvenir au résultat escompté, je ressortis de la chambre, non sans prendre la peine de revêtir le haut de ma tenue cette fois ci, et me mis à marcher dans les innombrables couloirs. Je n’en parcouru que quelques uns avant de ressentir une présence. Je reconnus aussitôt l’aura de Natassia et sa présence particulière dans la Force. Je m’étonnais encore de ne pas avoir ressentis plus tôt sa sensibilité exacerbée à la Force tant sa présence y était puissante. Les évènements de notre rencontre avaient certainement du faussé la donne. Je suivis un instant mes sensations et je finis par la trouver assise sur le rebord de ce qui avait du être un balcon, donnant sur l’extérieur de la tour. Les décombres empêchaient quiconque de la voir et l’air frais qui y régnait se trouvait être très revigorant. Je m’approchai en faisant le bruit nécessaire afin qu’elle sache que j’étais là et vins m’asseoir à ses côtés. J’observais un instant son jeune visage, dont les reflets de la peau claire découpaient la pénombre ambiante. Ses traits étaient fins et délicats, finement dessiner. Elle était belle, très belle même, nul ne pouvait le contredire mais une certaine dureté venait assombrir le faste naturel dont elle était pourvue. Sa vie n’avait pas du être toujours facile sur Taris et ce qu’elle avait vécu ses dernières heures ne devaient pas arranger son état d’esprit.

-« Tu ne parviens pas à dormir ? »

Elle continua de regarder le ciel tout en me répondant.

-« Non, je préfère regarder les étoiles. »

Je regardai le ciel. Avec les lumières de Taris, les étoiles étaient invisibles mais je ne voulais pas la contredire.

-« Monsieur Khain, ça fait quoi d’être un Jedi ? »

Je fus surpris de sa question. Il était rare que les gens se demandent cela.

-« Pourquoi me demandes-tu ça ? »

Elle sembla gêner un instant avant de me répondre.

-« J’ai entendu mes parents parler… de moi…»

Ha, elle savait donc qu’elle avait le potentiel nécessaire pour être un Jedi. J’aurais préféré que ses parents lui annoncent directement mais si cela devait être fait comme ça.

-« Quel âge as-tu Natassia ? »

-« Treize ans. »

Elle était encore plus jeune que ce que je pensais, même si elle était bien plus âgée que tous les nouveaux apprentis de l’Ordre. A treize ans, un apprenti devait être choisi par un Maitre. Quand je repensais à ce que les soldats voulaient lui faire, à son âge, la colère qui m’avait étreint le cœur remontait à la surface. Je la chassais d’une simple pensé, elle n’était pas digne d’un Jedi.

-« Je ne te mentirais pas, être un Jedi est dur. C’est un travail quotidien sur soi même pour ne pas sombrer à l’obscurité de ses propres pulsions. Il n’y a pas que les grandes batailles relatées dans les textes, il y a beaucoup d’actions moins nobles qui doivent être accomplies. Il faut respecter des règles strictes et obéir aux ordres du Conseil, même si nous sommes en désaccord. Mais on en retire aussi beaucoup de plaisir. »

Je pris un instant afin de lui laisser digérer les informations.

-« Il est difficile d’expliquer par la parole ce qui fait un Jedi. Peu de personne pourrait le comprendre sans le vivre. Malheureusement, tu dois faire ton choix dans cette expectative. Mais sache néanmoins, que tu vivras des aventures extraordinaires qui t’emmèneront sur des planètes dont tu n’aurais jamais espéré fouler le sol. »

Natassia continua de regarder le ciel. Ses yeux étaient fixés sur un point invisible, révélant sa concentration. Beaucoup de questions devaient prendre vie dans son esprit enfantin et je ne pouvais lui apporter aucunes réponses. Il fallait être un Jedi pour comprendre ce que cela voulait dire. Je laissais s’imposer le silence entre nous, attendant qu’elle prenne la décision de le rompre. Mon attente ne fut pas très longue.

-« Je suis d’accord… je veux être un Jedi. Je ne veux pas rester sur Taris à subir la colère et la haine des soldats. Je veux pouvoir changer les choses…»

Elle cessa de regarder le ciel et me regarda droit dans les yeux. Je lui adressai un franc sourire, heureux de son choix. Dans un geste lent, je me relevai et commençai à me retourner afin de rentrer à l’abri des murs délabrés.

-« J’en suis heureux. Parles en à tes parents, ils ne voudront que le meilleur pour toi. »

Sur ces quelques mots, je rentrai dans les sombres couloirs du bâtiment à moitié écroulé. Je regagnai la pièce qui m’avait été attribué et je m’allongeai sur la paillasse dure et rêche. Il m’était difficile d’arracher une enfant à ses parents même si la vie que j’allais lui offrir serait plus belle que celle qu’elle aurait pu avoir sur Taris. Je tentai de nouveau de me reposer ou de méditer mais mon esprit était encore perturbé par les derniers évènements. A défaut de repos, je préférai commencer à me préparer pour ce qu’il m’attendait. Sûrement encore des combats contre d’anciens alliés. En tout cas, beaucoup de questions allaient encore s’imposer à moi.

Alors que je m’apprêtais à quitter les locaux qui m’avaient servi d’abri, je sentis une présence approcher. Lorsque la porte s’ouvrit, une femme pénétra dans la pièce. Son visage me rappela quelque chose et je reconnu la femme qui avait accouru au côté de Zan lorsque ce dernier avait été blessé. Il s’agissait donc de la mère de Natassia… je ne pouvais que redouter sa réaction, après tout j’étais l’instigateur du départ probable de sa fille et, elle n’était pas obligée d’apprécier cet « enlèvement ». Elle s’approcha de moi, je pus voir que ses yeux avaient été rougis par des pleurs récents. Je m’attendais presque à recevoir un coup de sa part… mais il n’en fut rien. Elle me dévisagea un instant avant de prendre la parole. Les mots qu’elle m’adressa furent peu nombreux et, chargés de toute la tristesse et de l’espoir que l’on pouvait imaginer.

-« C’est d’accord. Natassia vous suivra… »

Ce fut alors qu’elle remarqua que j’étais déjà en tenue, prêt à quitter les lieux.

-« …tout du moins, si votre offre était sincère. »

Je comprenais ses craintes. Si le couple avait accepté le départ de leur fille bien aimé, ils avaient du mettre tous leurs espoirs pour qu’elle ait une vie meilleure. Voir que j’avais pu mentir, surtout vu le peu d’estime que tous avaient pour les Jedi, devait lui briser le cœur. Je pris mon air le plus chaleureux avant de lui répondre.

-« Oui, elle était sincère. Je vous promets que je prendrais soin d’elle jusqu’au Temple Jedi. Pour l’instant, j’ai une chose à régler mais dès que cela sera fait, je reviendrais la chercher. Vous avez ma parole de Jedi. »

-« J’ignore ce que vaut la parole d’un Jedi ces derniers temps, mais j’ai envie de vous faire confiance. Vous avez sauvé la vie de mon mari et certainement celle de ma fille, je vous le dois. »

Je fus fortement touché par la confiance dont elle me gratifiait. J’avais conscience du poids que devait représenter cette décision pour une mère et je ferais en sorte de ne pas me faire parjure. Je préférai ne rien rajouter et me dirigeai vers la sortie.

-« Bonne chance Chevalier. Que la Force soit avec vous… »

Ses derniers mots n’avaient été qu’un presque murmure et me touchèrent de nouveau. J’accélérai le pas afin de quitter les décombres de l’immeuble le plus rapidement possible. Une fois cela fait, je pus prendre un instant pour réfléchir à ce que je devais faire. Ma tâche était simple à imaginer : me rendre dans la ville, parvenir à pénétrer dans les locaux administratif où c’était tenue la réunion (j’étais persuadé que le chef local des Revanchistes y aurait établi ses quartiers) et me rendre dans la salle où avait été tué le chef du gouvernement Tarisien. Ça, c’était mes objectifs. Les réaliser seraient très certainement bien plus compliqué.

Je me remis en marche, amplifiant mes sens grâce à la Force afin d’éviter tous pièges ou toutes surprises. Mon cheminement fut long mais dénué d’embûche et j’aperçus enfin les tours non détruites qui constituaient la capitale. A partir de là, le nombre de patrouilles de soldats et de Revanchistes s’accentuait grandement. Afin de ne pas me faire remarquer de trop, je fis en sorte de me couper de la Force momentanément. Ainsi dépourvu de mon lien, je ne pouvais plus être remarqué comme un Jedi mais je me trouvais à la merci de mes sens physique pour me diriger et anticiper les actions de mes potentiels adversaires. Je fis de mon mieux pour atteindre le bâtiment administratif sans avoir à combattre. Je fus obligé de faire de nombreux détour par de multiples ruelles sombres lorsque je croisais une patrouille. A ma grande surprise, je croisais aussi quelques Mandaloriens. Je n’aurais pas cru qu’il serait mêlé à ce qui c’était passé sur la planète, surtout avec le passif sur Taris. L’alliance avec les Revanchistes devait inclure ce type de chose. Enfin, j’arrivais à mon but. La haute tour de laquelle mon combat avec Tailon m’avait chuté était devant moi. Comme je l’avais prévu, les Revanchistes y étaient regroupés en force et en avaient visiblement fait leur base opérationnelle. De grands drapeaux à leurs couleurs avaient été accrochés de chaque côté de la porte, le symbole de l’Empire de Revan lié au cercle des Néo Croisés Mandaloriens. Ce choix voulait dire beaucoup pour tous ceux qui avaient vécu cette époque…
Je décidai de ruser pour pénétrer dans le bâtiment. La porte d’entrée étant trop bien garder, il me faudrait passer par la « porte de derrière ». Dans le cas présent, deux options s’offraient à moi : escalader une partie de la tour pour pénétrer par une fenêtre ou passer par les sous sols et la ventilations. J’optais pour la deuxième option qui s’avèrerait moins dangereuse.

Pénétrer dans les lieux, s’était avéré bien moins compliqué que prévu. Une fois les tours de gardes extérieurs évités et les différentes trappes qui maintenaient fermer les ventilations, il ne restait plus guère de danger immédiat. J’avais bien conscience qu’il en serait autrement lorsque j’atteindrais les étages supérieurs qui étaient sensés me mener à proximité des bureaux de l’ancien gouvernement. J’avançais avec calme et silence, me cachant du mieux possible au sein de la Force. Malgré cela, je ressentais les tensions créées par les présences des Revanchistes dans tout le bâtiment, source de rage contenu et colère enfouie. J’arrivai rapidement à l’étage qui m’intéressait, celui des bureaux des responsables. Je savais où se trouvait celui que je voulais atteindre, il s’agissait du même ou j’avais été reçu deux jours auparavant. A l’époque, je considérais encore Tailon comme un ami, un ancien compagnon d’arme comme tous les Revanchistes. Aujourd’hui, les choses étaient tout autres. J’ignorais comment je devais les considérer, comme des ennemies potentiels certainement. Si jamais je me faisais repérer par l’un d’eux, j’aurais certainement à le combattre, voir à le tuer…

Fort heureusement, je ne rencontrai aucun garde dans le couloir qui me menait au bureau du défunt chef du Gouvernement. Je ressentais une forte tension en moi à l’idée de pénétrer dans les lieux, je redoutais ce que j’allais y trouver. J’avais eu des échos de comment on avait retrouvé le corps et des inscriptions en lettres de sang sur le mur mais, j’avais encore du mal à y croire. Je ne m’imaginais pas Tailon commettre de tels actes. Il fallait que j’en aie le cœur net. J’abaissai la poignée rustique qui permettait d’ouvrir la porte et commença à avancer dans la pénombre du bureau. Il me fallut un certain temps pour que mes yeux s’habituent à l’obscurité qui régnait. Les seules lumières étaient les néons multicolores qui se trouvaient à l’extérieur et qui baignaient la pièce d’une lueur étrange. Je me dirigeai vers le bureau. Dès que je fus suffisamment près, je vis l’inscription. Les lueurs des néons faisaient encore plus ressortir le rouge du sang qui avait servi à la faire. De longues coulures s’étaient formées au bas des lettres et personnes ne semblaient avoir cherché à la nettoyer.

"Le cauchemar ne fait que commencer. C'est à vous de décider comment il va se terminer cependant !"

Le cauchemar ? Ho oui, le mot n’aurait pu être mieux trouvé. Penser que d’anciens Jedi aient pu commettre de telles actions avait de quoi empêcher de dormir. Le reste de la pièce était parfaitement en ordre, il ne semblait pas y avoir eu de lutte, ou alors les objets avaient été remis à leur place. Je continuai de m’approcher du mur, lorsqu’une lueur bleue prit vie sur ma gauche. Je me retournai vivement, portant ma main à mon Sabrelaser. La lueur provenait d’une lame d’énergie que tenait un individu assis dans l’un des fauteuils du bureau. Il s’agissait d’un Twi’lek, sa peau semblait bleue mais je n’aurais pu le certifier avec l’affluence de lumière de toutes couleurs. Lorsqu’il ramena son Sabre vers son visage, je pus voir ses traits recouverts de multiples cicatrices.

-« Dal’sim… »

-« Khain Lighen… Ca m’étonnait aussi que le jeune Delmo soit parvenu à te tuer. Qu’est ce qui t’amène ? »

-« Je voulais voir de mes propres yeux, jusqu’ou les Revanchistes avaient sombré. J’avoue que je ne pensais pas que vous vous étiez si profondément ancrés dans le Côté Obscur. »

Le Twi’lek se leva. Je fis un pas de côté afin de le garder dans mon visuel sans avoir d’angle mort. Je connaissais bien Dal’sim, nous avions combattu côte à côté lorsqu’il était encore un Jedi, pendant les guerres Mandaloriennes. Il faisait parti des rares survivants des conflits qui ont suivi. Un fier et honorable guerrier, au moins jusqu’à présent.

-« Le Côté Obscur ? Ou le vois tu à l’œuvre ici ? Nous n’avons pas agi poussé par une quelconque force ténébreuse, bien au contraire. Nous n’avons agi que pour la stopper ! »

-« Comment appelles-tu alors de tuer un être élu et de prendre le pouvoir par la force ? Seul les Sith agissent ainsi ! »

-« Oui, et nous agissons à leur manière pour pouvoir être aussi fort qu’eux. Regarde les mondes de la République, soit ils sont soumis au règne des adeptes de l’obscurité, soit ils sont proches de sombrer dans le chaos. Avec nous aux commandes, ils seront forts et dignes de lutter contre les Sith. »

-« Alors c’est ça, c’est comme ça que vous justifiez vos actes ? Agir comme l’ennemi pour être aussi fort que lui ? Une telle pensée est vraiment indigne d’un Jedi tel que toi ! »

-« La pensée Jedi est trop étriquée, elle ne donne pas assez de puissance pour vaincre ! »

-« Seul les Sith sont aussi absolus. Tu as sombré Dal’sim, tout comme Tailon a sombré et ceux qui l’ont envoyé. Les Revanchistes sont devenus comme ils étaient sous le règne de Revan et Malak, vous n’êtes plus que des Jedi noirs. Jamais l’Ordre Jedi ne vous laissera dominer Taris comme vous le faites ! »

-« Ha ? Et que penses tu que vous pourriez faire ? Nous avons déjà gagné Taris. En perdant ton combat contre Delmo, tu as fait pencher la balance en notre faveur. Tu es la preuve vivante de notre supériorité. Tant que je serais aux commandes des forces présentes sur Taris, les Jedi ne pourront rien contre nous. »

Je fis un pas en avant et activai la lame pourpre de mon Sabrelaser.

-« Alors, il ne me reste plus qu’à faire en sorte que tu ne reste pas à leur tête. »

-« Tu pense pouvoir me vaincre, alors que tu n’as pas été capable de vaincre un gamin comme Delmo ? Tu plaisantes j’espère ? »

Je me mis en position de combat, prêt à attaque le Revanchiste.

-« Seules nos lames le diront… »

Je fonçai sur mon adversaire, lame en avant. Il para mon coup et nous restâmes bloqués l’un près de l’autre pendant un instant. J’observais son visage que j’avais si bien connu. Il ne restait plus grand-chose du Jedi d’antan. Devant moi, je n’avais plus qu’un guerrier consumé par sa rage et sa haine. Il poussa sur sa lame, me repoussant et tenta de m’asséner un coup de genou dans l’abdomen. J’accentuai l’effet de sa poussée et son coup passa à quelques centimètres de moi. Je pivotais sur moi-même afin de tenter de le prendre à revers, frappant bas avec mon Sabre. Il sauta au dessus de ma lame et retomba avec souplesse tout en frappant de haut en bas. Je roulais sur moi-même, m’éloignant de lui et me relevant prestement. L’espace clos du bureau ne facilitait pas un affrontement, il allait falloir être prudent.

Il fonça droit sur moi en poussant un cri de rage. Je me campai fermement sur mes jambes, me préparant à l’impact. Sa lame frappa directement la mienne, sans chercher une quelconque feinte. Le choc résonna dans mes bras, manquant de m’arracher mon arme des mains. A ma grande surprise, Dal’sim lâcha son sabre et me frappa avec son coude. Mon crâne vibra sous l’impact. Il m’asséna ensuite un violent coup de poing au thorax qui me plia en deux. Je tournai sur moi-même pour éviter son projet coup, me projetant contre lui dans la même occasion. Je lâchai mon Sabre à mon tour, le risque de me blesser devenant aussi grand que celui de le blesser. Je frappai du coude moi aussi, lui emboutissant l’épaule droite le plus fortement possible. Je me redressai en lui assénant un violent coup de tête. Je sentis les os de son nez se briser sous le choc. Il bascula en arrière mais ne se laissa pas aller pour autant. Il m’attrapa par ma veste et tira fort, m’entraînant avec lui. Je parvins à bloquer notre chute et il en profita pour m’envoyer valser contre un mur d’une bourrade d’épaule. J’atterris contre les inscriptions de sang, les effaçant en partie. Je pris un instant pour souffler et vérifier ou se trouvait mon adversaire. Ce dernier s’était appuyé sur un bureau encore intact, et commençait déjà à faire revenir à lui son Sabrelaser. Son visage était maculé de sang. Je fis appel à la Force afin de récupérer mon arme et me tins prêt pour la suite.

Le combat durait trop longtemps. Le risque de voir surgir des renforts ennemis allait grandissant et je ne parvenais pas à prendre un avantage suffisant pour gagner. Encore une fois il allait falloir que je décide, soit je perdais, soit je fuyais. Dal’sim ne me laissait que peu de temps pour réfléchir à mes choix, sa lame revint rapidement à la charge frappant fortement la mienne. Ses coups demeuraient aussi violents qu’au début du combat, la fatigue ne semblait pas le gagner. Pour ma part, les blessures récoltées lors de mon affrontement contre Tailon s’étaient partiellement rouvertes et je perdais de ma vitesse et de ma force. Je puisais intensément dans la Force pour y pallier mais je sentais que je ne parviendrais pas à continuer de me battre d’égal à égal avec un Maitre Jedi encore longtemps.

Nos lames se heurtèrent de nouveau dans une gerbe d’étincelle et je forçais sur mon sabre pour m’écarter d’un bond. Le Revanchiste tenta de revenir à la charge mais je le repoussai d’une forte poussée de Force. Son corps alla s’écraser de l’autre côté de la pièce, me permettant de me rapprocher de la fenêtre. Ce fut à cet instant que la porte de la pièce vola en éclat et qu’une demi-douzaine de soldat Revanchiste pénétra dans la pièce, me prenant pour cible. Je renvoyai les tirs à leurs expéditeurs, fauchant les soldats. Les corps des morts empêchèrent les autres d’avancer.

-« J’ai les réponses à mes interrogation, Dal’sim. »

Je fis voler la fenêtre à l’aide de la Force et avant que le Maitre Revanchiste ne puisse intervenir, je sautai sur le rebord.

-« Je pense qu’on se reverra… »

Je me jetais dans le vide, laissant derrière moi Dal’sim et les soldats. Le vent me fouetta de plein fouet me coupant la respiration. J’avais sauté de haut et j’avais peu d’espoir d’y survivre. Je me fondis dans la Force et espérai…


J’étais parvenu à sortir de la ville sans encombre en échappant aux patrouilles de soldats et aux Revanchistes. J’avançais difficilement, ma jambe droite était probablement brisée ainsi que quelques côtes. Je faisais de mon mieux pour rejoindre la cachette ou je devais retrouver Natassia mais il me faudrait plus de temps qu’à l’aller. Le terrain accidenté n’aidait en rien mais j’avais fais une promesse et je me faisais un devoir de la respecter. Après, il faudra encore trouver un vaisseau pour quitter la planète et cela voudrait dire revenir en ville pour atteindre le spatioport. J’ignorais s’il en restait beaucoup mais les Revanchistes devaient bien garder des navires pour quitter les lieux.

Après de nombreuses heures de marches, je vis enfin apparaître les décombres qui servaient d’abri à la famille. J’allais enfin pouvoir prendre un peu de repos et tenter de soigner mes blessures. Je ne pourrais pas continuer longtemps avec une jambe cassée, il faudrait que j’attende un peu pour qu’elle se ressoude grâce à la Force. Je continuais encore un moment avant d’entendre un bruit tout proche. Je me retournais prestement, mon Sabrelaser déjà prêt à être enclenché mais je vis surgir Zan d’un fourré.

-« Jedi, c’est vous ? On a repéré du mouvement et je suis venu voir. »

Lorsqu’il vit mon état, ses yeux exprimèrent une grande inquiétude et il se précipita pour me soutenir.

-« Que vous est-il arrivé ? »

-« Je suis tombé de très haut, on va dire. Ne vous en faites pas, c’est moins grave que ça en à l’air. Il me faut juste du repos et un peu de méditation pour aider à la guérison. »

-« Venez, je vais vous aider à avancer. »

Je passai un bras sur les épaules de Zan et il me soutint pour le reste du chemin. Une fois entre les murs délabrés de la cache, je pus m’asseoir et commencer à me soigner. Natassia et sa mère vinrent dès qu’elles surent que c’était moi et apportèrent des bandages. Ma jambe était bel et bien cassée mais au moins, l’os n’avait pas percé la chair. Je demandai de l’aide afin de parvenir à la réduire et pour fixer solidement une atèle afin d’éviter de bouger le temps que l’os se ressoude. Les autres blessures étaient plus superficielles. Des coupures, des éraflures et quelques brûlures récoltées pendant mon duel contre Dal’sim, rien de bien méchant. Une fois les soins basiques apportés à mes blessures, je pus bénéficier d’un peu de repos. La famille resta à mes côtés et insistèrent pour savoir ce qu’il m’était arrivé. Je pris soin de ne pas entrer dans les détails et ne leur racontai que mon inspection des lieux et évitai le duel et la hauteur du saut. Par contre, j’allais avoir besoin de leur aide et de leurs connaissances de la planète pour savoir comment me procurer un vaisseau pour pouvoir quitter les lieux. Lorsque j’en parlai, Zan réfléchit un instant.

-« Je pense que vous n’avez pas besoin de retourner dans la cité pour vous procurer un vaisseau. Il y a une base des forces spatiales non loin, je pense qu’elle doit avoir ce qu’il vous faut. »

L’idée était bonne mais restait dangereuse.

-« Où se trouve t’elle ? »

-« A quelques clics d’ici, on peut l’atteindre en quelques heures de marche. Avec ce qu’il se passe en ville, je pense que nombreux soldats ont été réquisitionné et qu’elle doit être facile d’accès pour quelqu’un avec vos compétences. »

-« Tant qu’il y a moins de soldats qu’en ville, je pense que ça ne posera pas de problème. Par contre, il va falloir que ma jambe se retape un peu avant que je puisse marcher si longtemps. »

-« Oui, il vous faut des forces pour pouvoir protéger notre fille efficacement aussi. »

-« Je vous ai promis de veiller sur elle. Il ne lui arrivera rien. »

Je m’étais réinstallé dans la pièce où je m’étais réveillé quelques heures auparavant, après avoir sauver Natassia. Je m’était installé en tailleur, torse nu et plongé en pleine méditation de guérison Jedi. Les coupures légères avaient cicatrisées rapidement et l’os de ma jambe commençait à se ressouder. Il lui faudrait malgré ça longtemps avant d’être totalement réparé mais au moins je pourrais marcher à peu près normalement. Il avait fallu pas loin de six heures standards pour arriver à ce résultat et, si mon corps allait mieux il en allait autrement de mon esprit. Puiser autant dans la Force m’avait considérablement épuisé et j’avais les traits creusés comme si je n’avais pas dormi pendant plusieurs semaines. Pour le moment, je ne pouvais pas m’accorder le repos suffisant à me rétablir et il faudrait que je tienne encore un moment. Une fois en chemin pour Tython, je pourrais me reposer.

Je me levais et me dirigeais vers la pièce ou la famille se tenait réuni. Natassia avait préparé ses affaires et semblait prête à partir. La mère avait les yeux rougit par les larmes, car même si elle avait accepté le départ de sa fille sa peine était grande. Le père, lui, faisait tout pour avoir l’air solide mais je sentais dans la Force qu’il était dans le même état que son épouse. Tout cela me bouleversait, je n’avais jamais supporté de devoir arraché un enfant à ses parents simplement parce qu’il était né avec une affinité avec la Force. Je me rassurais en me rappelant que dans le cas présent, j’arrachais Natassia à une planète en proie au chaos et elle pourrait revenir une fois formée et les évènements calmés. Dès que je fus dans la salle, Zan se leva et se rapprocha de moi.

- « Vous vous sentez mieux, Jedi ? »

- « Oui ça va mieux, merci. Ma méditation curative m’a permis de guérir la plupart des blessures et je pourrais de nouveau me battre, au besoin. »

- « Tant mieux, parce que vous en aurez sûrement besoin. Les Revanchistes ont renforcé leur sécurité aux abords des spatioports, même si celle de la base spatiale reste inférieure à celle de la ville. »

- « C’était à prévoir. Le Maitre Revanchiste que j’ai combattu se doute que j’ai du survivre à mon saut et essaiera de m’empêcher de quitter la planète. Il a trop peur de ce que je pourrais révéler au Conseil Jedi sur ce qu’ils ont fait ici. »

La mère de ma future protégée intervint à son tour.

- « Que comptez-vous faire alors ? Ce serait de la folie de tenter de partir quand même. Il vaudrait mieux attendre qu’ils se calment. »

Je la regardai un instant avant de répondre. Ses yeux brillaient de crainte, non pas pour moi mais pour la chair de sa chair.

- « Je vais être franc avec vous, ils ne se calmeront pas. Je connais celui qui les dirige, j’ai combattu à ses côtés par le passé et je sais qu’il n’abandonnera pas avant de voir mon corps mort. Nos meilleures chances sont de partir le plus vite possible… en faisant en sorte qu’il le sache surtout… »

La mine effrayée de la femme, confirma qu’elle trouvait mon idée stupide et irréfléchie mais c’était tout le contraire. Plus vite nous aurions quitté Taris, plus vite je pourrais mettre Natassia en sécurité. Et si Dal’sim savait que j’avais quitté la planète, il cesserait de me rechercher et les parents auraient moins à craindre. Je me tournais vers la jeune fille, qui avait une mine aussi effrayée que sa mère, et l’interrogea.

- « Et toi, quand penses-tu ? »

Elle réfléchit un instant avant de répondre.

- « Je… je suis prête à vous suivre. Si vous pensez qu’il faut partir tout de suite, je suis d’accord. »

- « Bien, alors ne tardons pas plus. Zan, si vous voulez bien me montrer le chemin à prendre. »

La route vers la base n’avait pas été aussi longue que ce que j’avais craint, essentiellement parce que Zan nous conduisis avec un land-speeder sur un morceau du chemin. Il avait voulu nous emmener jusqu’au bout mais j’avais réussi à le convaincre qu’il ne valait mieux pas. Un véhicule serait bien plus visible que deux personnes à pieds. Il nous avait laissé à quelques clics de notre destination et je m’étais engouffré en compagnie de Natassia dans les plaines de sables qui nous séparait de la base. La jeune ne disait pas un mot et me suivait en tâchant de ne pas se laisser distancer. Je faisais de mon mieux pour faire attention à elle et portait le sac qu’elle avait rempli de ses vêtements mais je restais peu habitué à avoir de la compagnie, notamment celle d’une jeune fille. Je n’avais jamais eu de Padawan et je doutais d’être la personne la plus adéquat pour former qui que se soit mais j’avais promis de prendre soin de la jeune fille jusqu’à ce qu’elle soit en sécurité au temple de Tython et rien ne me fera revenir sur ma parole.

La base s’ouvrait devant moi et elle semblait très calme, bien trop calme. Je pouvais être certain qu’un comité d’accueil nous attendait. Avec un peu de chance, il n’y aurait pas de Revanchistes avec eux même si je sentais déjà leur présence. Je dirigeais Natassia aussi discrètement que possible afin de rejoindre le grillage en duracier qui entourait la base. Je ne voyais personne de proche et je pris mon Sabrelaser pour faire une grande ouverture. L’action fut courte et j’espérais qu’elle était passé inaperçu. Je pénétrais le premier dans la base et la jeune fille me suivit de prêt. Je conservais mon arme désactivé à la main, prêt à combattre à tout moment. Je sentais de nombreuses présences hostiles qui s’étaient mise en mouvement et qui se dirigeaient vers nous, il allait falloir agir vite. Je fis un signe à Natassia pour qu’elle s’accroupisse.

- « Attends Natassia. Je sens que des ennemies approchent, il va falloir rejoindre rapidement un vaisseau. Je pense que je vais devoir me battre pour nous permettre de fuir. Toi, je veux que tu restes le plus possible à couvert, j’aurais du mal à me battre et te protéger en même temps. »

Elle me regarda avec attention, buvant mes paroles.

- « Sois attentive, tu vas avoir le droit à ta première leçon. »

Elle secoua la tête en signe d’acquiescement et me posa la question la plus inattendu possible en ce genre de situation.

- « Jedi Khain, doives-vous appeler Maitre ? »

Je réfléchis un court instant avant de répondre.

- « Je n’ai pas le statut de Maitre mais il est coutume que les apprentis nomment les Chevaliers ainsi, afin de montrer leur respect. Donc je dirais que oui, tu dois m’appeler Maitre. »

- « D’accord Maitre Khain. Je vous obéirais. »

Je lui passai une main sur les cheveux, glissant le long d’une de ses longues mèches, en tâchant de la rassurer par un grand sourire et je me retournais. Je vis que les soldats étaient proches, qu’ils semblaient chercher des intrus. J’allais leur en donner pour leur argent. Je me relevai d’un coup et me mis à courir en leur direction. J’activais mon Sabre en effectuant un mouvement large et frappai dès que je fus assez proche. Quelques soldats essayèrent de tirer mais leurs lasers se perdirent autour de moi sans parvenir à m’atteindre. Je frappais directement le plus près de moi, tranchant son arme en deux. Je projetais ma jambe dans l’abdomen d’un autre et abattit le manche de mon arme sur sa nuque, l’assommant sur le coup. Un autre soldat tendit son arme en ma direction et je roulais sur moi-même afin d’esquiver la rafale de laser qu’il me destinait. Le flux d’énergie atteint le premier garde, le tuant aussitôt. Je frappais avec ma lame le tireur, lui sectionnant les bras au niveau du coude. Il s’effondra sur le sol sans un cri, regardant ses moignons avec un regard d’incompréhension totale. Il ne restait plus qu’un seul soldat, je lançai mon Sabre à son encontre faisant exploser son arme sous l’impact.

Je regardais autour de moi, il n’y avait plus de soldat en mesure de se battre. Je fis un signe à Natassia pour qu’elle me rejoigne et on se dirigea vers l’un des vaisseaux stationnés tout proche. Nous marchâmes silencieusement et je guettais la moindre intervention d’ennemis. Celui-ci ne tarda pas à venir. Je sentis plusieurs présences puissantes dans la Force s’approcher et une voix s’élever.

- « Tu as la vie chevillée au corps, Khain. Qu’est ce qu’il faut pour parvenir à te tuer ? »

Dal’sim… il approchait, entouré de plusieurs Jedi Revanchiste. Il portait encore les marques de notre affrontement sur le visage et tenait déjà son Sabre allumé à bout de bras.

- « Cette fois-ci, tu ne t’en sortiras pas ! »

Les cinq guerriers qui l’accompagnaient allumèrent leurs Sabres à leur tour et se mirent à courir en ma direction. J’activais mon arme tout en me positionnant entre eux et Natassia. Ils étaient cinq plus Dal’sim… dans mon était je ne pourrais jamais résister à leur assaut. Je me concentrais un court instant, invoquant la Force. Je projetais toute l’énergie concentré dans une gigantesque projection de Force, cherchant à gagner du temps. Je criais dans le même instant à la jeune fille.

- « COURS !!!! »

Elle obéit sans discuter, se dirigeant vers un vaisseau dont l’accès était ouvert. La vague d’énergie que j’avais déclenché frappa de plein fouet les cinq combattant qui couraient vers moi mais Dal’sim sauta par-dessus le courant de Force et frappa avec force. Nos lames se heurtèrent dans un cri aigu et chacun chercha à prendre l’avantage sur l’autre. Nous étions revenus au même point que la veille, combattant l’un contre l’autre pour prendre l’avantage. L’un pour sa survie et l’autre pour la victoire…

J’invoquai de nouveau la Force pour l’obliger à reculer. L’impact le fit lâcher prise et il recula de quelques pas. Je profitais de mon léger avantage pour lui asséner un violent coup de poing dans l’estomac, le faisant vaciller. Je continuais mon assaut par un coup de genoux au menton qui le fit décoller du sol. Son corps atterrit lourdement à quelques pas et les Revanchistes que j’étais parvenu à faucher auparavant le dépassèrent pour m’attaquer de nouveau. Je parais difficilement leurs multiples attaques et tentais désespérément de contre attaquer mais je devais avouer qu’ils étaient bien entrainer et bien trop nombreux. Rapidement, je fus débordé. Une lame d’énergie verte me causa une longue brûlure sur la cuisse droite lorsque je ne fus pas assez rapide pour esquiver et je pris le coup de pied retourner d’un autre Jedi directement dans la mâchoire. Un autre tenta de me perforer avec son armure et je ne dus ma survie qu’à mes reflexes aiguisés par des années de guerres et de combat. J’invoquais de nouveau la Force mais cette fois-ci s’était pour me permettre de me dégager de ma situation précaire. Je décollais littéralement du sol grâce à un haut saut et retomba suffisamment loin pour pouvoir souffler quelques secondes. Dal’sim vint rejoindre ses hommes et mes six adversaires me firent de face.

- « Abandonne Khain, tu ne pourras pas nous vaincre. A l’époque ou tu étais des nôtres, tu étais un grand combattant, aujourd’hui tu n’es plus rien. »

Je sentais la haine et la colère qui transpirait des Revanchistes, ils n’avaient plus rien des Jedi qu’ils avaient été autrefois. Ils ne valaient pas mieux que mon père et que Terreus… et ils seraient ceux qui me tueraient…

Je me mis en position, m’apprêtant à encaisser leur nouvelle attaque. Les cinq Revanchistes s’élancèrent en même temps. A un contre un, j’aurais pu vaincre mais contre les cinq en même temps je ne pourrais rien. Je gonflais déjà les muscles pour contrer leur assaut lorsqu’ils furent fauchés par des tirs de lasers. Deux d’entres eux tombèrent, le corps totalement déchiqueter par les rayons. Les autres parvinrent à parer les tirs avec leurs Sabres suffisamment longtemps pour pouvoir se jeter à l’abri derrière la carlingue déglinguée d’un vaisseau. Je me retournais pour vois qui était mon sauveur inespéré et vit la tête de Natassia dépassé du tableau de commande du vaisseau dans lequel elle était monté. Les canons lasers du véhicule fumaient encore des tirs qu’ils avaient produits. Elle me signe de venir et tira de nouveau lorsque Dal’sim voulu s’interposer. Le Maitre Revanchiste para les tirs et tenta de les retourner contre le vaisseau mais ils étaient trop puissant et il fut projeté au sol. Je courus vers le vaisseau et je vis un tir arraché une jambe à Dal’sim et ravagé le sol autour de lui.

Dès que je fus à bord, je me précipitais dans le cockpit et me jetai dans le siège de pilotage. J’activais la fermeture de la soute et enclenchais le chauffage des moteurs. Natassia continuait de tirer sans discontinuer, risquant une surchauffe des canons. Je posais mes mains sur les siennes et les ôtaient des commandes de tirs. Je sentis qu’elles tremblaient et la jeune fille se jeta dans mes bras, en pleurs. Je caressais doucement ses cheveux et lui parlant à voix basse.

- « C’est bon Natassia, c’est finit. Nous sommes en sécurité. »

Je desserrai son étreinte et la regardai dans les yeux. Des larmes marquaient de longues trainées sur ses joues.

- « Tu as bien agis, tu m’as sauvé la vie. Merci. »

Elle renifla un instant et tenta de sourire.

- « Bien, maintenant on part d’ici. »

Je me retournai vers le hublot et vit que les Revanchistes s’étaient repris. Un se rendait au secours de Dal’sim tendit que les autres couraient dans notre direction. J’enclenchais les procédures de décollage et le vaisseau vibra. Il quitta le sol et je le dirigeais lentement vers une zone dégagée. Je laissais les Revanchistes en vie afin de me prouver que je n’étais pas comme eux. Au passage, je pus vois le regard haineux que me laissais celui avec qui j’avais combattu côte à côte par le passé. Comment pouvait-on changer à ce point ?
Le vaisseau prit de la vitesse et le sol s’éloigna rapidement. Le contrôle aérien de Taris prit contact avec nous mais je l’ignorai superbement. Des vaisseaux de combats nous prirent en chasse afin de nous obliger à faire demi -tour mais c’était hors de question. Je virevoltais du mieux possible afin d’éviter leurs tirs et ripostais autant que possible. Les boucliers de notre vaisseau encaissèrent de nombreuses rafales d’énergie mais tinrent bon. Fort heureusement, les défenses aériennes ne semblaient pas actives. Peut être que certains Tarisien n’avaient pas accepté gentiment l’occupation et les avaient saboté, quoi qu’il en soit on put rejoindre un point de saut en hyperespace sans trop de difficulté et les traits lumineux familier apparurent lorsque j’enclenchais l’hyperdrive.

- « Enfin… »

Natassia me regarda incrédule.

- « Voilà on est sortit d’affaire. J’ai programmé le voyage jusqu’à Tython, là bas on prendre soin de toi. »

- « Est ce que je serais confié à vous ? »

- « Non, je ne pense pas. Je ne suis pas spécialement en phase avec le Conseil. Mais ne t’en fait pas, qui que soit ton Maitre, il prendra soin de toi et je ne serais jamais loin. »

- « D’accord, Maitre Khain. »

- « Bien, maintenant je crois que je vais avoir besoin d’un peu de repos. Je vais voir s’il y a une cabine, ça va aller ? »

- « Oui. Je viendrais vous chercher lorsqu’on sera arrivé. »

Je me dirigeais vers l’arrière du vaisseau, j’avais grandement besoin de dormir un peu.

FIN