La bataille de Nubia venait de se dérouler. Ce qui aurait du être une réunion pour les uns avait été transformé par d’autres en un piège maladroit, pour ne finalement n’être qu’un massacre. Une lutte impitoyable entre six géants, les six grands ordres d’utilisateurs de la Force. Après des heures de combat, un équilibre relatif avait vu le jour, l’Alliance du Coté Obscur avait marqué ses positions, s’emparant de la majorité des centres stratégiques de la cité. Mais un pic restait pour autant hors de leur portée. Le but suprême pour la conquête de Nubia, la villa Sebur. Après une lutte acharnée, les forces Jal Shey, Jedi et Revanchistes s’y étaient repliées, faisant de ce bâtiment une place imprenable en l’état actuel des choses. Le commandement des forces du Coté Obscur du finalement se rendre à l’évidence, rien ne les ferait céder, pas sans un armement lourd dont ils ne disposaient pas et sans avoir à concéder des pertes énormes. Et cette prise leur échappant, ils ne pourraient prétendre à maintenir leur présence dans la cité, restant vulnérables à une contre-offensive... La situation des forces du coté clair n’était guère enviable, mais ils avaient pour qualité de tenir bon...

Dans l’orbite Nubienne, la situation était elle aussi disputée. Les forces Sith et Revanchistes, s’opposaient avec violence, sacrifiant au combat de nombreux vaisseaux. La toute nouvelle flotte Revanchiste, constituée avec les sacrifices de la population de Taris, armée par leurs hommes mobilisés de force payait un lourd tribut, mais le commandement Revanchiste ne cédait pas. Chacun des deux adversaires brouillant les communications adverses, nul ne pouvait appeler de renfort et malgré l’affaiblissement des deux adversaires, ordonner un débarquement sur Nubia semblait être une stratégie suicidaire. Mais le temps était un facteur clé de ce combat. Il jouait à n’en pas douter contre les forces de l’Alliance du Coté Obscur. Et, bientôt il fallu que leurs leaders se rendent à l’évidence. Ils s’étaient lancés dans une attaque audacieuse, tentant de s’emparer d’une position au cœur même du territoire ennemi. S’ils ne pouvaient entrer en contact avec l’Empire, leur position devenait tout simplement intenable. Quand bien même leur lutte se serait soldée par une victoire, jamais l’Alliance ne pourrait tenir la planète. Les renforts prévenus trop tard arriveraient après les flottes privées du secteur Corellien et une nouvelle lutte s’engagerait, laissant l’avantage aux Revanchistes. La situation serait encore pire si la République venait à entrer dans la danse. Car c’était bien là le risque que constituait une attaque si proche de son cœur... Bientôt il fallu se résoudre, le repli était la meilleur possibilité à envisager, la seule à pouvoir l’être tout simplement. Les Ordres furent donnés et, après plus de six heures de combat acharnés, le dernier vaisseau Sith quitta l’atmosphère Nubienne. Leur force, dans une dernière offensive, perça le blocus Revanchiste et s’évapora dans l’hyperespace, fuyant la planète en ordre rangé, limitant ainsi l’impression de désastre. Car sur le terrain, les impériaux avaient laissé trois cent sept de leurs guerriers Sith, à cela s’ajoutait quelques sept cent trente guerriers, membres de leurs troupes d’élite. Parmi ces pertes l’Empire déplorait en particulier la perte d’onze de ses seigneurs Sith mais l’immense majorité des victimes étaient des apprentis Sith, envoyés au combat malgré leur manque de formation.

L’Empire n’avait pourtant rien eu à craindre de la République. Bien qu’averti en temps et en heure de l’offensive sur Nubia, Coruscant n’avait pas bougé. Guidé par la raison plus que par l’impulsion, le chancelier Lon Araan avait choisi l’immobilisme, préférant attendre de voir la situation évoluer avant de choisir la ligne directrice de la réaction Républicaine à la situation. Et ce, malgré le tollé que ce choix provoqua vis-à-vis des leaders du Sénat, le chancelier préféra les laisser déplorer une telle situation que de commettre une faute par précipitation. Car la situation n’était pas aussi simple que certains auraient pu le vouloir... Ou l’avaient présenté... Agir aurait équivalu à affaiblir en mobilisant les flottes planétaires des grands centres de la République et en premier lieu de Coruscant, et ces défenses déjà maigres risquaient fort d’en souffrir, d’autant que si une flotte Sith était mobilisée sur Nubia, rien n’indiquait qu’une autre n’était pas restée dans l’ombre prête à frapper. Lorsque le communiqué de la République tomba, condamnant l’infamie de l’offensive Sith sur Nubia, les forces de l’Empire avaient depuis longtemps déserté les lieux.

Avec les Sith, avaient également disparu les Sorciers de Tund. Ces mystérieux guerriers du coté obscur étaient partis sans dire un mot, désertant le champ de bataille. Quelques heures après leur étrange disparition un communiqué tomba, le grand Archimage Shadow en personne dénonçait le choix prit pas les Sith d’avoir déclenché une intervention aussi avancée dans le territoire de la République sans avoir pris le soin d’en aviser ses alliés par les voies officielles. Surtout une intervention aussi mal préparée, risquant de briser l’actuel traité de paix en vigueur. Le Kaleesh en vint même à nier une quelconque intervention de ses troupes sur la planète aux cotés des autres forces de l’Alliance du Coté Obscur. Pourtant leurs hommes avaient eu leur part dans les combats qui avaient secoué la planète, malgré une implication relativement faible et un manque de ténacité dès qu’ils furent assurés qu’ils ne pourraient imposer la victoire de leur ordre seul. Au final, douze inquisiteurs de Tund avaient trouvé la mort dans les combats, douze parmi les quelques cent quatre vingt dix sept qui par la suite ne purent plus jamais répondre aux appels des Sorciers de Tund.

Malgré la fuite de ces deux corps, la lutte n’avait pas pour autant pris fin sur Nubia. S’accrochant à leurs positions, tentant même de nouvelles attaques, les Bladeborn continuèrent à lutter. Brillant dans leurs affrontements, fiers d’avoir dans les forces unies du coté clair, un adversaire qui soit enfin à leur taille. Puis, eux aussi disparurent, se fondant dans la population Nubienne sans dire un mot, profitant du relatif anonymat de leurs membres. Leur dernière initiative fut menée par le seigneur des Combats en personne, causant de lourdes pertes à l’ennemi. On ignore ce qu’il advint de ce guerrier qui fut pour le moins remarqué lors de la bataille, abattant à lui seul, selon les dires de certains, deux experts de l’Ordre Jal Shey en combat singulier... Néanmoins, on apprit trois jours plus tard que des survivant Jedi à la bataille de Nubia avaient aperçu le maître des BladeBorn sur l’un des multiples fronts de la Bordure extérieur. Apparemment le guerrier s’en était sorti indemne. On ne pouvait malheureusement pas en dire autant de ses hommes. Quelques trois cent quarante sept des leurs avaient perdu la vie, principalement des jeunes chez qui la bataille avait été une première expérience concrète du feu, mais on comptait également la disparition de six des maîtres lame de l’Ordre et d’un des féroces gardes prétoriens du seigneur des combats qui avaient trouvé la mort au combat aux coté de celui-ci, le plus grand honneur qui puisse incomber à un Bladeborn.

Avec la fuite de leurs ennemis, les Revanchistes déjà célébraient leur victoire. Un de leur croiseur, encore intact, avait touché terre avant même que les derniers foyers de combat Bladeborn ne se soient éteint. Les autres placés en orbite basse affichaient le ton. Les forces de Dxun prétendaient offrir aux Nubien leur protection... Ils se voulaient comme les véritables sauveurs de Nubia. Un sauvetage... Comme sur Taris. Taris ou désormais leurs troupes faisaient la loi. Ou la population, placée sous un contrôle total se devait de se sacrifier au nom de l’effort de guerre. Taris ou aux yeux de certains la situation était encore pire que dans l’Empire Sith. C’est du moins ainsi que les prétentions Revanchistes furent perçues par les Jedi. A peine s’étaient ils assuré que la victoire avaient pris fin dans tous les secteurs de la cité que les Jedi, soutenus par un certain nombre de Jal Shey, menèrent une puissante levée de bouclier contre les Revanchiste. La volonté de ceux-ci en fut pour le moins ébranlée. Au sol, les Jedi et les Jal Shey étaient encore supérieurs en nombre à leurs forces, mais surtout bon nombre des guerriers, Mandaloriens compris, n’admettaient pas qu’il soit possible de porter désormais les armes contre ceux au coté desquels ils avaient résisté aux assauts de la folie du Coté Obscur. Sentiment renforcé par certains Jedi Revanchistes, qui ne se sentaient de toute façon pas de s'opposer par les armes à leurs frères, représentant d'un Ordre contre lequel ils s’étaient jadis rebellés. Pas ici, pas après les événements qu’avait connu ce jour. Ainsi les plus belliqueux furent ils étouffés. Certains auraient voulu rester, mais une autre rumeur se fit bientôt entendre, provenant des rangs Jedi, selon eux les revanchistes étaient responsable d’au moins un tiers des pertes en maître Jedi de l’Ordre... La situation prenait le risque de s’échauffer... Ainsi quelques heures à peine après les Sith, les vaisseaux Revanchistes prirent ils leur envol et quittèrent tous sans exception le secteur Nubien. Ils allaient selon leurs propres termes « libérer de nouveaux mondes de l’emprise des Sith ».

Mais n'allèrent-ils pas plutôt restaurer leurs forces qui en avaient plus que besoin ? Trois cent dix huit de leurs Jedi, dont huit maîtres confirmés, étaient tombés sur le champ de bataille Nubien, auxquels s’ajoutaient deux cent quatre vingt dix huit guerriers Mandaloriens... Un bilan pour le moins désastreux pour ce qui devait être un piège savamment ficelé. Et qui laissa un goût amer dans la bouche de nombreux chevalier Jedi, qui en plus d’avoir usé des Jal Shey comme d’un appât, s’étaient retrouvés à sacrifier leurs padawan sur l’autel du combat. Mais le devoir se devait de continuer à prévaloir, il fallait arrêter les Sith, il fallait mener le combat, porter le fer en toute occasion. Anéantir le mal.

Les Jedi quant à eux n’eurent guère non plus le temps de se réjouir de l’issue de la bataille. Car après avoir libéré Nubia, une lourde question continuait à planer dans l’air... Comment les Jedi avaient ils pu être informé de l’offensive des guerriers du Coté Obscur ? Et comment, ceux qui se disaient pompeusement être les « garants de la paix dans la République » avaient ils pu permettre que soit commise une telle infamie ? Laisser cette bataille se mener ici au détriment d’un des peuples de la République. Et pourquoi n’avaient ils pas prévenu l’Ordre Jal Shey, malgré l’entente qui régnait entre les deux Ordre. Le Haut Maître Jal Shey, Eeth Proof, entra lui-même en contact avec les dirigeants des forces Jedi sur place, pour tenter de trouver une réponse à ces questions. Mais après quelques minutes de discussions à peine, leur sort fut plié. Leur présence n’était tout simplement plus souhaitable sur place. L’Ordre, déstabilisé au cœur même de ses troupes sur Nubia, ayant du mal à admettre la stratégie choisie par le Conseil, celle-ci étant, à postériori dure à soutenir, choisi de se replier sans même demander l’avis de Tython. Mieux valait se plier à la volonté des Jal Shey et ne pas favoriser l’émergence d’une division plus profonde avec eux. Sur Nubia, les Jedi laissèrent trois cent trente sept des leurs, majoritairement des padawan, ayant été éloignés de leurs maîtres par l’enfer des combats, mais dix maîtres Jedi étaient tombés au champ d’honneur, ce qui ne pouvait que renforcer le trouble causé par cette bataille.

La République ne prit même pas la peine de proposer une aide concrète aux Nubiens. Peut être craignait elle de s’exposer par une telle proposition à d’intenses représailles de la part des Sith ou des Revanchistes... Mais de toute façon, les Nubiens eux-mêmes ne souhaitaient pas une telle assistance. Leur divorce avec la République avait été signé dans le sang de leur peuple. Le gouvernement du Sénat avait fait preuve de son absence de volonté, et de capacité sans doute, à défendre Nubia, désormais le peuple saurait se passer d’elle. Le gouvernement indépendant Nubien pour sa par choisit de se placer aux cotés des seuls à être restés près d’eux... Les seuls à avoir été au même titre qu’eux des victimes dans cette lutte : l’Ordre Jal Shey. Pour honorer ce sacrifice commun, les Nubiens offraient à ceux ci l’asile sur leur monde, leur proposant même de baser leurs forces à titre permanent sur le lieu clé ou avait été scellé leur destin, la Villa Sebur. Alors que les Jal Shey ensevelissaient les quelques deux cent cinq des leurs tombés dans la Villa et sous les arbres de son parc, alors que les témoignages devenaient des légendes, racontant la dernière résistance des deux experts Jal Shey et douze mentors qui avaient été abattus, alors que les Nubiens pleuraient les quelques quinze milles civils, victimes collatérales du chaos, écrasés par des tirs aveugles tombés droit de l’espace, abattus par la cruauté des Sith et des Revanchistes, Nubia, leur planète devenait le premier monde de la Galaxie à se ranger officiellement sous l’aile des Jal Shey.